« La zone d’intérêt » : un coin de paradis en enfer

Tiré du roman de Martin Amis, La zone d’intérêt est un drame americano-britannico-polonais réalisé par Jonathan Glazer. Le film met en scène une famille allemande qui emménage sur un terrain situé aux abords d’un camp de concentration. Elle s’efforcera de se construire un havre de paix pendant que des Juifs se font exterminer non loin de chez eux.

La zone d’intérêt est un terme utilisé par les les SS nazis pour désigner les 40 km carrés entourant le tristement célèbre camp de concentration d’Auschwitz lors de la seconde guerre mondiale. Cette zone, qui fait l’objet de toutes sortes de conflits, de dialogues, mais surtout, de tranches de vies, met en scène Rudolf Hoss, protagoniste et commandant SS de ce camp de la mort, sa femme Hedwig et leurs enfants.

Une réalisation poignante et sans filtre

Ce long-métrage retraçant le lourd quotidien d’une famille aisée et « banale » est écrit et réalisé « sans filtre ». Les spectateurs sont immergés au sein de cette famille devant une représentation crue et sans complaisance.

Un nouveau regard sur la déshumanisation des victimes des camps d’extermination

Le « havre de paix » présenté tout au long du film contraste tristement avec les atrocités se déroulant de l’autre coté du mur de briques : mères, enfants et habitants de ce jardin ne se doutant guère de ce qu’il se passe non loin d’eux, malgré les cris, odeurs et fumées sortant de leur quotidien pourtant plaisant.

Par ses plans fixes, symétriques, ses dialogues et ses musiques et ses sons horrifiants, La zone d’intérêt offre une nouvelle vision de la déshumanisation subie lors de la gestion du camp d’extermination d’Auschwitz.

Massillya IGHIL.

« La zone d’intérêt » de Jonathan Glazer, en salles le 31 janvier 2024. Durée : 1h45.

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