Joanne Richoux : “J’aime traduire ma vision du monde”

Joanne Richoux, autrice de romans sombres et passionnés, dont Virgile & Bloom et T’as vrillé, a accepté de se confier à Vitav sur son quotidien d’écrivaine.

“Les romans permettent de ne pas se sentir seul”

Comment vous êtes-vous lancée dans l’écriture ?
Un peu par accident, un peu par pugnacité. Par un élan, qui a toujours été là : celui de traduire ma vision du monde, d’abord pour moi, puis, à l’âge adulte, pour des lecteurs. Je crois que les romans ont ce pouvoir de mettre un terme à l’isolement. “Non, tu n’es pas le seul à ressentir, penser, ou vivre telle chose.” Comprendre cela en tant que lectrice m’a guérie de plein de cicatrices. Si j’arrive à le transmettre dans mes livres, à toucher des inconnus, alors je suis heureuse.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
La première, c’est ce que je vis. Quand j’ai compris ou résolu quelque chose, quand j’éprouve, quand j’aime, quand je veux tout brûler… j’ai besoin de le partager. La deuxième, ce sont mes crushs. Si je tombe amoureuse d’un acteur ou d’un musicien, le personnage masculin de mon prochain roman sera basé sur lui.

Quel livre a été le plus difficile à écrire ?
Ils exigent tous beaucoup. Je dis souvent que ce sont mes horcruxes.* Certains sont tout de même plus lumineux que d’autres.

Je dirais que PLS m’a particulièrement hantée. Il est romantique, mais son écriture m’a terrassée. C’est pourtant un de ceux dont je suis le plus fière aujourd’hui.

“Je m’épanouis dans ce métier artistique”

Comment définiriez-vous la vie d’autrice ?
Je ne peux parler que de mon expérience personnelle, qui est contrastée. Il y a l’inspiration, se trouver géniale, douter, redouter, les frustrations, les surprises, les disputes, les déceptions, les honneurs, la solitude de l’écriture, le brouhaha des salons, le contrôle sur le texte, l’impuissance sur le destin du livre. C’est un métier artistique, donc à fleur de peau, et c’est ça qui me plaît.

Pouvez-vous nous parler de votre nouvelle sortie Virgile & Bloom ?
C’est mon premier roman drôle ! Même sur fond de fin du monde, l’histoire est divertissante. J’ai voulu m’emparer du mythe du vampire en évitant son côté un peu guindé. Je préfère Eric Northman** à Dracula.

Virgile et Bloom sont des personnages sensibles, en colère, tendres aussi. A travers leurs aventures sont soulevées des questions sur la morale, le réchauffement climatique, la liberté, la rédemption.

Que pouvez-vous nous dire de vos futurs projets ?
L’an prochain, je ferai mes débuts en littérature adulte avec La peau des filles, un horcruxe très personnel. Et ensuite, un roman chez PKJ, Sillage, qui se réapproprie Süskind : c’est un récit de souffles, d’obsessions, de solitudes, qui m’a absolument pillée. Autant dire que j’ai hâte d’être à 2022.

Propos recueillis par Nora LAKE.

*Dans les romans Harry Potter, un horcruxe désigne un morceau de l’âme.

**Eric Northman est un personnage de la série télévisée True Blood (2008-2014).

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