Julia Thévenot signe son deuxième roman avec Lettre à toi qui m’aimes. Écrite en vers libres, cette lettre que Pénélope adresse à Yliès retrace leur rencontre et leur non-histoire d’amour. Un livre touchant qui fait réfléchir.
La complexité de l’amour
Yliès et Pénélope auraient pu vivre une belle histoire d’amour : tous deux membres du groupe de rock Moonatics, ils s’entendent très bien dès leur rencontre. Le guitariste aurait aimé faire partie de la « constellation de garçons » gravitant autour de la chanteuse et claviériste, mais l’amour ne fonctionne pas ainsi. Juliette n’est pas destinée à Roméo, aussi amoureux soit-il. S’ensuit alors une histoire d’amour non réciproque où chacun se sent à la fois l’offenseur et l’offensé.
Des mots à méditer
La virtuosité de Julia Thévenot est sans conteste : elle parvient à respecter les codes du genre épistolaire tout en écrivant en vers libres, ce qui rend le texte poétique et dynamique. Elle permet au lecteur de voir les deux côtés d’un amour non partagé : si Yliès ne comprend pas pourquoi Pénélope le repousse, ce qui le fait sombrer dans la mélancolie, elle est quant à elle vite pointée du doigt comme l’unique coupable de son malheur. Elle est alors submergée par un sentiment de culpabilité. Aurait-elle dû accepter les avances d’un garçon qu’elle n’aime pas ? Y-a-t-il vraiment un « méchant » dans une affaire de sentiments ? C’est avant tout un roman sur le droit d’aimer et sur la complexité des premiers émois amoureux, qu’ils soient réciproques ou non.
Texte et photo : Léna LAFONTAINE.
Lettre à toi qui m’aimes, éditions Sarbacane, 2021 (144 pages).