Alors qu’elle attend son frère en train de cambrioler une maison pour leur permettre de joindre les deux bouts, Harper aperçoit un homme au loin traînant derrière lui une femme qui n’a pas l’air consentante. Elle va alors aller à la rescousse de cette dernière, et va se retrouver malgré elle transporter dans un château, dans un autre monde à la place de la jeune femme. Harper va alors faire la rencontre de Rhen, le maître des lieux et prince du pays, qui va lui expliquer que son royaume et lui son maudit. Il se trouve coincé dans un automne éternel. Et lorsque la saison change enfin, une créature massacre son peuple. Il lui explique aussi qu’elle est la seule à pouvoir briser cette malédiction.
Harper n’est pas une héroïne comme les autres, elle fait fi de son handicap afin de mener une vie comme tout le monde, et ne compte pas se laisser impressionner par Rhen et son statut. La jeune femme n’hésite pas à le renvoyer dans ses six mètres lorsque celui-ci dépasse les limites. Elle lui fait prendre conscience de ce qu’il pourrait faire pour aider son peuple, lui qui a longtemps pensé que le meilleur moyen de les tenir éloigné du monstre était de couper tous les ponts avec eux.
Rhen, quant à lui, est le prince imbu de lui-même par excellence, ou du moins en apparence. Il cache en réalité une grande douleur, liée à toutes ces années d’isolement. Il et espère trouver en Harper ce qui lui permettra de sauver son peuple, et lui-même.
Dans cette relecture de « La Belle et la Bête », la double narration permet une meilleure immersion et compréhension de l’histoire et de l’univers, tout d’abord par la découverte de cet autre monde par Harper, ensuite par la connaissance des enjeux géopolitique de Rhen, qui occupent une place relativement importante dans l’intrigue.
Liana.
Un sort si noir et éternel, Brigid Kemmerer (8 septembre 2021), Edition Rageot, 704 pages.