Avec en tête d’affiche Viola Davis ,qui a coproduit ce drame historique et afroféministe, The Woman King dépeint la bravoure des amazones de l’actuel Bénin, mais aussi, le récit macabre de l’esclavage au XIXème siècle. Sorti le 28 septembre 2022, ce drame historique dévoile une époque où, au-delà des normes patriarcales et des abus, la témérité des Agojiés* a réussi à forcer le respect des femmes dans la société Dahoméenne.
“Une Agojié ne baisse jamais la tête”
En 1824, sous le règne du roi Guézo, les Agojiés sont intensivement entraînées entre larmes et sang au maniement des armes pour défendre l’honneur du royaume contre la fourberie des rivaux d’Oyo ainsi que des marchands d’esclaves brésiliens. Viola Davis incarne General Nanisca. Cette femme forte mais sensible mène une lutte acharnée contre les démons qui la hantent depuis son son viol. Malgré son cœur maternel meurtri, elle réussit à pousser ce corps de guerrières redoutables vers des victoires inespérées.
Un récit inspiré de faits réels
Et comme pour récompenser sa ténacité, elle retrouve par hasard sa fille Nawi aussi arrogante que téméraire qu’elle avait abandonnée parmi les nouvelles recrues des Agojiés. Inspirés de faits réels, The Woman King nous amène à la découverte d’une armée d’élite féminine entraînées à subir de terribles épreuves dans le but d’être insensible à la douleur. Ce film rend idéalement hommage à ces guerrières de l’histoire africaine qui, à travers des techniques de combats sanglantes, terrassaient et décapitaient l’ennemi sans état d’âme.
The Woman King : une controverse sur la traite des esclaves
Si on peut applaudir la production d’avoir fait intervenir Angélique Kidjo (originaire du Dahomey) dans quelques scènes, on regrette quand même l’absence de la célèbre actrice Lupita Nyong’o annoncée dans un premier temps dans le casting. La star de Black Panther a déserté la production critiquant la minimisation de la responsabilité des amazones du Dahomey dans la traite d’esclaves. Même si on peut reprocher quelques incohérences au film, on peut néanmoins s’incliner devant la performance des actrices. Elles ont dû subir un régime sévère et des heures d’entraînement pour endosser ces rôles de combattantes.
Freeda LOKOSSOU.
The Woman King, de Gina Prince-Bythewood, est en salle depuis le 28 septembre 2022. Durée : 2h14.
*Unité de guerrières qui protégèrent le royaume de Dahomey au XIXème siècle en Afrique de l’Ouest.