Quand Stefan Zweig dresse un portrait de l’âme humaine

Dans l’Europe tourmentée de l’entre-deux guerres, Stefan Zweig publie le roman La Confusion des sentiments en 1927. L’écrivain autrichien y expose les tourments les plus intimes de l’homme, et montre la complexité de connaître l’autre.

La Confusion des sentiments raconte l’histoire du jeune Roland, étudiant à Berlin qui passe son temps dans les bars. Un jour, son père le surprend et l’envoie étudier dans une petite ville autrichienne où il n’a accès à aucune distraction. Là-bas, il y fait la rencontre d’un professeur de philologie qui fait naître en lui des passions qui l’entraînent dans un profond trouble. De cette relation, Roland en sortira changé, et deviendra lui-même enseignant.

La difficulté de connaître l’autre

C’est à la suite d’un hommage rendu par ses élèves qui ont retracé sa vie dans un ouvrage que le narrateur entreprend une introspection où il revient sur son adolescence. Il y montre la difficulté de connaître l’autre à travers le livre écrit par ses élèves : « Il ne fait que me décrire, mais ne dit rien sur moi. »

Un roman moderne qui fait abstraction des mœurs sociales

Les œuvres de Zweig ont pour but de montrer l’âme humaine sans artifices. Cette volonté se ressent par le point de vue neutre du narrateur qui ne retrace que la confusion des sentiments, les « troubles » et les « passions » dans lesquelles est plongé Roland. L’homosexualité refoulée qu’il éprouve envers son professeur est décrite par toutes les sensations par lequel passe le narrateur, sans jamais être considérée par la morale ou les mœurs de l’époque. La modernité à aborder ce sujet en fait non seulement un roman controversé lors de sa publication, mais aussi, un ouvrage toujours d’actualité, un siècle après sa publication.

 

Constance JOSSE

« La Confusion des sentiments » Stefan Zweig, 1927- 165 pages, édition Petite Bilblio Payot Classiques.

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