Dans son premier roman Petit Pays, l’auteur-slameur franco-rwandais Gaël Faye livre un récit poignant et instructif qui emmène au cœur du génocide du Rwanda. Ce premier ouvrage semi-autobiographique a connu un grand succès auprès du public et remporté de nombreux prix littéraires, notamment le Prix Goncourt des lycéens.
Le génocide du Rwanda a eu lieu en 1994. Il a duré environ 100 jours et a fait près de 800 000 victimes, principalement des Tutsis, massacrés par le gouvernement extrémiste hutu. À cause des massacres et des violences perpétrées, de nombreux Tutsis ont été contraints de fuir le pays, trouvant refuge dans des pays voisins comme le Burundi, la Tanzanie ou le Zaïre (actuel Congo).
Un génocide perçu par les yeux d’un enfant
Dans Petit Pays, Gaël Faye propose un récit intimiste et fait découvrir cette sombre période historique à travers ses souvenirs d’enfance. Entre des moments heureux au cœur du Burundi et une montée progressive des tensions, le lecteur constate l’installation d’un climat de violence généralisée où l’impartialité n’est plus une option. On y voit alors l’innocence d’un enfant disparaître face à la cruauté des hommes, une famille se disloquer, et les survivants changer à jamais. Le lecteur prend conscience de l’ampleur des événements à travers les yeux du narrateur.
« Le génocide est une marée noire, ceux qui ne sont pas noyés sont mazoutés à vie »
Petit Pays est un récit instructif qui nous transporte jusqu’à cette terre malmenée par l’histoire. Un roman court, mais poignant, où les faits sont très bien racontés par l’auteur. Gaël Faye offre un témoignage nécessaire, qui devrait être lu par le plus grand nombre dans le cadre du devoir de mémoire de cet événement si peu évoqué. Un roman qui touche profondément et qui donne la larme à l’œil.
Texte et photo : Elsa FERREIRA.
Petit Pays, Gaël Faye, LGF, Le Livre de Poche, 2017, 224 pages.
L’ouvrage a été adapté au cinéma : Petit Pays : un enfant confronté à l’horreur de la guerre
Petit Pays a également fait l’objet d’une bande dessinée : Gaël Faye : « Je crois aux effets curatifs de la création »

Un génocide perçu par les yeux d’un enfant