Petit florilège de bandes dessinées !

Mes récentes lectures en BD ont été particulièrement marquantes. Leur maîtrise technique et leur innovation graphique prouvent que la BD est véritablement un art. La Route de Manu Larcenet en est la preuve la plus retentissante, mais d’autres pépites méritent d’être reconnues. Petit tour d’horizon de la BD qui fait honneur au dessin :  

Milo Manara est principalement connu pour ses bandes dessinées érotiques, mais il s’est lancé depuis peu dans l’adaptation du célèbre roman d’Umberto Eco, Le Nom de la Rose. Le premier tome a été publié en 2023, (on attend le second), et Manara a très bien su rendre compte de l’atmosphère des monastères au Moyen Âge. La lumière est toujours un peu sombre, les visages émaciés… On ne peut qu’admirer le talent de l’auteur pour le dessin de personnages, et pour ses reproductions de gravures médiévales. L’érotisme est aussi au rendez-vous, mais fricote avec le fantastique…

Pour rester dans les adaptations, Marco Cannavo et Corrado Roi s’attaquent au chef-d’œuvre de Bram Stocker : Dracula. L’ordre du dragon (2024) est en fait une libre adaptation, qui dans sa première moitié reprend les évènements du roman, avant de prendre son indépendance et de raconter une suite inédite. L’originalité de ce scénario repose sur le traitement de la fiancé de Jonathan Harker qui se révèle être la réincarnation de la première épouse du vampire. Le point fort de cette BD, c’est son dessin en noir et blanc au lavis qui est juste à couper le souffle, aux ombres pleines et aux contours indécis qui donnent aux personnages un aspect irréel et cauchemardesque.

Enfin, Foligatto (1991, 2014) d’Alexios Tjoyas et Nicolas de Crécy est une véritable merveille graphique aux allures parfois timburtonesques, n’était un usage fantastique de la couleur, dont les tons flashys n’empêchent pas de participer à une atmosphère plutôt glauque. Dans une Italie steampunk, la ville d’Eccenihilo organise un carnaval pour purger les pulsions malsaines des habitants ; c’est alors une débauche d’idées visuelles, de personnages tordus et ricanants, aux formes grotesques… En premier rôle, le castrat Foligatto, qui va perdre sa voix et, en la cherchant, découvrira un sombre secret de famille.

Que vous soyez amateurs, ou néophytes, vous en prendrez plein la vue !

Texte et photos : Charlie PLES.

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