Mondo Reverso de Bertail et Le Gouëfflec est une BD de deux tomes éditée chez Fluide Glacial. Ce western reprend tous les codes du genre, à une exception près : les rôles des hommes et des femmes sont inversés.
L’histoire suit le personnage de Cornelia, une jeune cow-girl vagabonde qui fait la rencontre d’un bel homme au foyer en fuite. Les deux protagonistes vont vivre une histoire d’amour qui va les mener à de nombreuses aventures peuplées de personnages ésotériques, de truands, et autres indiennes sauvages.
« Ça, c’est pas de la boisson d’hommelette »
Il est très amusant de voir les femmes, armées de leurs pistolets et de leurs fusils, entrer dans un saloon où des hommes en petite tenue séduisent les clientes, tandis qu’une pasteure chasseuse de têtes aux allures de croque-mort avale d’une lampée une pinte entière en commentant : « ça, c’est pas de la boisson d’hommelette ».
Cette inversion montre l’absurdité des représentations caricaturées des femmes
Les héroïnes ont un style fou : impossible de ne pas trouver Cornelia, Emitt Hatchet ou la Baronne Samedi plus cools que n’importe quel autre personnage de western. Si le noir et blanc, les dessins semi-réalistes, les visages détaillés et les fusillades feignent le ton sérieux des films du genre, on ne peut que rire face aux situations où des hommes poilus et musclés s’enfuient dans leurs robes en poussant des hurlements suraigus, ou étreignent leurs compagnes en tremblant de peur, montrant par ce raisonnement par l’absurde combien sont stupides les représentations de la femme dans les films de western et même dans la culture en général.
En respectant les codes de représentation du genre, mais en opérant une simple inversion, Mondo Reverso réussit un tour de force.
Texte et illustration : Charlie Plès.