Marie Robert désacralise la philosophie

Dans deux livres de vulgarisation philosophiques, Marie Robert ancre dans le quotidien une discipline souvent jugée difficile et austère.

« Descendre la philosophie de son piédestal, c’est aussi lui rendre hommage, et faire en sorte que ce savoir si précieux devienne familier », écrit Marie Robert en exergue de son premier ouvrage, « Kant tu ne sais plus quoi faire ». Sa recette pour dépoussiérer la philosophie ? Raconter douze histoires de la vie quotidienne avec à chaque fois un philosophe pour y répondre. Son dernier ouvrage, « Descartes pour les jours de doute », est bâti sur la même structure.

Ainsi, Heidegger devient notre allié pour surmonter l’angoisse de la mort, Paul Valéry nous délivre son remède pour vaincre sa timidité, Kant nous aide à nous pencher sur les vertiges de l’amour… Plutôt que de convoquer scolairement les grands noms de la philosophie, la professeure réussit habilement à expliciter la pensée des auteurs de manière limpide, traçant une ligne médiane entre simplicité et complexité.

Dégager des espaces de respiration

Comme elle l’explique très bien, il ne s’agit pas ici de développement personnel avec une réponse rigide à nos problèmes qu’il s’agirait d’appliquer mécaniquement. La philosophie nous donne des clés pour prendre du recul sur les situations difficiles et gagner en lucidité pour dégager « des espaces de respiration ».

Un projet réjouissant qui pousse au dépassement de soi et qui donne envie de se plonger dans un texte de Sartre, Camus… Voici peut-être la plus belle réussite de Marie Robert.

Ismaël EL BOU – COTTEREAU.

Photo : ©Myriam Gasperment.

Kant tu ne sais plus quoi faire et Descartes pour les jours de doute sont parus aux éditions Flammarion.

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