Après une grande carrière professionnelle en tant que lutteur sénégalais, Abdou Sene est devenu guide touristique en 1998. Ouvert d’esprit, il raconte la vie du pays et transmet les valeurs qui lui sont chères. Solidarité, tolérance et vivre ensemble sont des notions que la société sénégalaise a acquis.
Quelle place la religion prend-t-elle dans votre société ?
L’Islam et le Catholicisme sont les deux religions du Sénégal. Il y a environ 95% de musulmans. On cohabite bien. Dans la famille, il y a des Chrétiens et des Musulmans. Ils vivent tous ensemble sans problèmes. Il y a même des mariages chrétiens-musulmans. Dans ce cas-là, les enfants choisissent leur confession sans que cela pose problème.
Comment se passe la cohabitation entre les personnes blanches et les personnes noires, les « toubabs » et les « nitkouniouls » comme vous dîtes en wolof ?
Ici, au Sénégal, les « toubabs » sont bienvenus . Il y a de rares personnes contre. Lorsqu’un Sénégalais rencontre un « toubab », il l’accueille et échange avec lui.
« Peu importe la couleur de peau, nous sommes des êtres humains »
La population reste pauvre, cependant, des personnes ont fait fortune et les touristes sont très présents. Cela créé-t-il des tensions entre les classes ?
On ne peut pas être rancunier envers une personne sous prétexte qu’elle gagne beaucoup d’argent. Dans les villages, même si les gens ne roulent pas sur l’or, ils sont heureux.
La solidarité et le « vivre ensemble » semblent importants dans votre société.
La solidarité est une valeur fondamentale ici. A titre personnel, je mène des actions pour aider les gens de mon village natal, N’diané. Chez nous, lorsque tu as un problème, tout le monde vient te soutenir, c’est la norme. L’esprit solidaire et le vivre ensemble sont ancrés dans notre tradition.
Propos recueillis par Marie PICOT.
Photo : Marie Picot.
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