Le coup de blues des artistes sarthois (partie 2)

Annoncée le 28 octobre 2020, la deuxième période de confinement met de nouveau en grande difficulté les intermittents du spectacle. Pour ce deuxième volet de notre série, Daisy, Dame de Caro et Julien Grassin s’expriment sur cette situation difficile. Stoppé(e)s dans leur élan, ces trois artistes locaux professionnels évoquent leur moral, leurs projets et leurs espoirs.

« La création, l’art, la musique sont la vie »

DAISY est auteure, compositrice et interprète. Artiste polyvalente, elle est membre fondatrice du groupe DAISIESFIELDS (chansons françaises, pop nomade).
« Je développe des projets de création autour de l’écriture et de la composition de chanson. En 2020, mon actualité était marquée entre autre, par une présélection à Le Mans Pop Festival, une session de travail à Astaffort (Lot-et-Garonne) avec Alexis HK et Daran, ainsi que la rentrée en musique avec Superforma dans une école du Mans et la réalisation de deux clips cet été. L’album de DAISIESFIELDS (Pareidolie) qui devait sortir en 2020 est repoussé au printemps 2021.

J’essaie d’abord de retenir les choses positives de cette année chaotique. Elles permettent de trouver l’équilibre dans le déséquilibre. La difficulté, c’est de réussir à se projeter et tenir sur la longueur, entre les annulations de spectacles, les reports, les projets qui démarrent, ceux qui s’arrêtent. J’ai une personnalité plutôt allante. Les crises permettent souvent de se surpasser, de se « réinventer », alors, je continue de m’alimenter. Le processus de création ne s’arrête pas. Le plaisir intense de laisser la musique s’échapper sous mes doigts, pour rester connecté à soi même et au monde qui nous entoure. La création, l’art, la musique ne font pas partie de la vie, ils sont la vie…Vivre, c’est vital. »

 

« Le public me manque, j’ai hâte de le retrouver »

DAME DE CARO, auteure, compositrice et interprète est active sur la scène sarthoise depuis quelques années avec sa carrière solo et désormais avec son groupe, Diamond and Ze Kats.
« Je n’ai pas vraiment eu le temps de me morfondre pour le moment. Ce 2ème confinement me parait plus souple. Je sors de studio avec ma formation, Diamond and Ze Kats, pour l’enregistrement de notre premier EP. Les sessions furent intenses, nous avons travailler sans relâche, la motivation était là.

J’ai la chance de pouvoir adapter mon activité de prof de chant en virtuel, j’écris beaucoup et je reste en contact avec mes élèves. Bien sûr, le doute persiste pour présenter officiellement les projets et de nombreuses dates ont été annulées. Le public me manque et j’ai hâte de le retrouver. »

« Des jours meilleurs reviendront »

JULIEN GRASSIN, comédien, metteur en scène, chanteur.
« Je suis en ce moment en résidence dans les caves de la galerie L’Éphémère dans le Vieux Mans pour y monter le prochain seul en scène que j’ai écrit : Apostasie. Il traite de la liberté de conscience et de la lutte contre l’endoctrinement religieux dès le plus jeune âge. C’est une invitation à la réflexion à partir de ma propre histoire, de différents fragments de ma vie. On espère le présenter pour janvier ou février 2021. En attendant, j’ai donc cet espace à disposition. Ce lieu intime et atypique correspond parfaitement à la nature singulière de ma proposition. En parallèle de ce projet, je continue de travailler sur mon prochain tour de chant et un EP avec le pianiste Julien Polpré. Je retrouve chaque semaine sur la plateforme Zoom les participants de mes ateliers pour continuer une création théâtrale collective.

 

Je continue à vivre pleinement et je mets le cap sur 2021. Cette année m’a permis d’aboutir à une prise de conscience encore plus forte et affirmée de mes choix de vie, de ce que je m’autorise à donner et à recevoir. Évidemment, le contact avec le public et la scène me manque. Mais je sais que tout cela n’est que temporaire et que des jours meilleurs reviendront. »

Propos recueillis par Clément VIARD.

Crédits photos : Claude Jabot (Daisies Fields), Philippe Dufresne (Dame de Caro).

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