Confinement : le coup de blues d’artistes de la scène sarthoise

Annoncée le 28 octobre 2020, la deuxième période de confinement met de nouveau en grande difficulté les intermittents du spectacle. Shuba, Lola Baï et Julien Polpré s’expriment sur cette situation difficile. Stoppé(e)s dans leur élan, ces trois artistes locaux évoquent leur moral et leurs projets.

« Malgré tout, j’essaye de ne pas baisser les bras »

Shuba est un artiste à multiples facettes : auteur, interprète, animateur karaoké et coach vocal, il a créé son association « En chantant » sur la commune de la Milesse.
« Ce nouveau confinement est un déchirement. Mon activité s’arrête. Étant coach vocal et artistique, je ne reçois pas mes élèves, je ne peux plus organiser de scènes ouvertes avec mes confrères. Il en est de même pour les soirées, les fêtes privées où je peux me produire. Alors je m’interroge, je me sens seul et j’ai mal à mon artistique. J’ai l’impression que l’on minimalise notre travail, que l’on définit comme « non essentiels ». Et ça fait mal. Je vais continuer à faire des lives sur mes réseaux sociaux pour que personne ne se sente abandonné. Et pour continuer à exister.

Malgré tout, j’essaye de ne pas baisser les bras, grâce à la loi qui permet aux professionnels de pouvoir répéter, je m’adapte. Le côté positif c’est qu’il me permet d’écrire, après tout, le moral dans les chaussettes. C’est un formidable réservoir d’inspiration… Je reviendrais et plus fort. »

« Je souhaite véhiculer de la douceur et de la poésie »

Lola Baï est auteure, compositrice, interprète, chef de chœur. Cette figure de la scène mancelle s’est illustrée dans de nombreuses scènes et a fait sensation dans The Voice, en 2016.
« Pendant le premier confinement, j’ai été incapable de créer, mais là, il semblerait que ce soit l’inverse. J’avais beaucoup de projets pour lesquels je n’avais pas de temps, j’espère donc pouvoir en trouver pour les exploiter. Je travaille aussi sur des clips vidéos que je mettrai prochainement en ligne. Malgré ma baisse drastique de revenus, j’ai plutôt envie de garder espoir. Tout le monde est impacté, c’est un coup dur pour beaucoup. Je souhaite véhiculer de la beauté et de la poésie, je n’ai pas envie de râler, d’autres le font bien mieux que moi et de manière plus efficace. Ce que je fais le mieux, c’est envelopper les gens de douceur et de tendresse par ma musique. »

« Nous perdons des moments de rencontres précieux avec le public »

Julien Polpré est pianiste, compositeur. Il accompagne de nombreux artistes sur la scène locale.
« Ce reconfinement me stoppe net dans mes nombreux projets en cours : préparations de concerts, résidence de travail, composition et enregistrement d’un EP avec un chanteur. Bien entendu, cela nous empêche de nous produire en live. Nous perdons des moments de rencontres précieux avec le public et, évidemment, des cachets… De nature très optimiste, je reste positif. Je vais profiter de cette pause pour tout poser sut la table et sur les touches de mon piano. Je vais me recentrer sur ce que je préfère : créer, rechercher de nouvelles sonorités, découvrir d’autres univers. Je vais également travailler des reprises que je n’avais pas encore exploitées : The show must go on ! »

Propos recueillis par Clément VIARD.
Photos : DR (photo de couverture : capture décran).

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