GREMS : « De bonnes vibrations entourent Plein Champ »

Artiste pluridisciplinaire (rap, design, graff), GREMS est l’invité d’honneur de la 6e édition de Plein Champ, festival d’arts urbains (5 au 7 juillet 2024, au Mans). En mars, le plasticien avait donné un aperçu de son univers et de son talent en s’emparant d’un lieu de passage du mythique circuit des 24 heures du Mans. Depuis le 3 juin, jusqu’au dimanche 9 juin, l’artiste colore une façade d’un bâtiment du centre-ville. Entre deux couches de peinture, ce globe-trotter, amateur d’art abstrait, s’est confié à Vitav.

« Je cherche à déstructurer les codes du graffiti pour ouvrir d’autres horizons »

Depuis le lundi 3 juin 2024, vous réalisez une fresque monumentale, 10, rue Julien Pesche, au Mans. Pouvez-vous nous présenter ce projet ?
Cette œuvre s’inscrit dans le cadre du M.U.R (Modulable, Urbain, Réactif) Plein Champ et de son parcours de transformation murale de divers lieux de la ville. J’interviens sur une façade de 20 mètres sur 16 mètres. Il s’agit de la dernière métamorphose avant le festival d’arts urbains prévu le premier week-end de juillet.

« Je propose un mix abstrait d’un de mes travaux : trait »

Comment avez-vous réagi lorsque l’équipe de Plein Champ vous a proposé d’être l’invité d’honneur de cette 6e édition ?
C’est une fierté et un honneur. J’apprécie l’accueil que je reçois et les retours positifs. J’observe le dynamisme de la ville du Mans pour donner du rayonnement aux arts urbains. Ce n’est pas le cas dans toute les communes. Je ressens ici une bonne vibration, des personnes s’investissent pour faire bouger les choses.

« Je compose avec la couleur et le mouvement en essayant d’amener de la vibration »

Comment définissez-vous votre style artistique ?
Je viens à l’origine du graffiti. Je ne suis pas un adepte du muralisme ou de l’illustration. Mon travail est très plastique. Dans mon processus de création, je cherche à déstructurer tous les reflexes inhérents au graffiti (contours, remplissages, 3D) pour sortir de son esthétique commune. Cette esthétique commune a eu tendance à enfermer les graffeurs sur le même résultat, ils ont perdu en liberté. J’ai pris une autre direction en tant que plasticien. Je décompose tous les éléments du graffiti pour ouvrir d’autres horizons dans le but d’amener une touche originale. Je cherche à rouvrir la porte qui s’était refermée vers l’infini.

« Le rap a agi comme un docteur, cet art m’a aidé à m’ouvrir aux autres »

Quel message se dégage à travers l’œuvre que vous réalisez dans le centre du Mans ?
Je n’ai pas de message. Je veux avant tout jouer avec la couleur et le mouvement. Lorsqu’on est artiste, on se retrouve au réceptacle. On arrive dans un endroit, on prend des infos, on s’imprègne du territoire, des habitants, de leurs origines. On livre ensuite une interprétation selon toutes les infos qu’on recueille. Je cherche à égayer le regard des gens. Mon travail prend sa source dans le graphisme et dans d’autres cultures. J’ai toujours été fasciné par l’art ésotérique africain, maori ou calédonien.

« La fresque aux 24 heures du Mans : une belle expérience et un super souvenir »

Vous êtes également rappeur. Comment avez-vous baigné dans cette culture ?
Je suis issu du mouvement hip-hop. A l’origine, les disciplines n’étaient pas segmentées. Rappeurs, graffeurs, DK, danseurs étaient rassemblés sur un même site et pratiquait toutes les disciplines sans complexe. Le but était d’avoir plusieurs flèches artistiques à son arc. Le rap m’a beaucoup apporté en matière de rencontres, entre mes collaborations et mes projets solos. Cet art m’a permis de parcourir le monde.

Propos recueillis par Jaheli NAMAI.

Plein Champ, festival d’arts urbains, au Parc du Gué-de-Maulny, au Mans. Vendredi 5 juillet 2024 (16h-0h45), samedi 6 juillet (11h30-1h30), dimanche 7 juillet (11h30-22h). Food trucks et bar sur place avec la Brasserie Septante-Deux. Evénement gratuit. Programme complet sur le site Internet pleinchamplemans.fr/

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *