Franquin aurait eu cent ans cette année

Le 3 janvier 1924 naissait André Franquin, appelé à devenir l’un des plus grands dessinateurs de la BD franco-belge. Cette année, Franquin aurait fêté ses cent ans. Retour sur la vie d’un maître du dessin, d’un angoissé qui a trouvé dans l’humour et les personnages de papier la motivation de toute une vie.

Bercé par Tintin, Charlie Chaplin et les films de Walt Disney, Franquin sait très tôt qu’il fera du dessin le moteur de sa vie. Il passe par l’animation après ses études à Saint-Luc, avant de se mettre à la BD en reprenant notamment Spirou et Fantasio, dont les histoires feront naître ses personnages phares, le Marsupilami, et Gaston Lagaffe ! Il fréquente Morris, Peyo et Goscinny.

Gaston lui permet d’exprimer davantage sa personnalité subversive

Gaston, d’abord anecdotique dans Spirou, se voit prendre une place de plus en plus importante ; il permet à Franquin d’exprimer davantage sa personnalité subversive. Il abandonne Spirou et Fantasio pour se consacrer entièrement au gaffeur chez Dupuis.

Franquin, contrairement à ce qu’on pourrait penser devant les gags de Lagaffe, a connu une forte dépression, et les sombres pensées qui l’habitaient. Son angoisse et son regard très critique sur la société se sont mués en une série de BD à l’humour satirique et agressif, les Idées Noires, publiées d’abord dans Le Trombone Illustré, puis chez Fluide Glacial, dirigé par Gotlib, apôtre de la BD subversive française.

Une vie entièrement dédiée au dessin, une œuvre prolixe

De même, Gaston hérite des Idées Noires en devenant plus politique ; Franquin s’engage sur des questions sociales et écologiques, et Charlie Hebdo lui fait des avances qu’il n’ose pas accepter. La dépression continue de le restreindre, et après plusieurs échecs (des albums du Marsupilami qui ne lui plaisent pas, Les Tifous qui ne trouvent pas le succès, et Gaston qui se voit donc négligé), Franquin prend finalement sa retraite.

Il continue cependant de dessiner jusqu’à sa mort à 73 ans, le 5 janvier 1997.

Franquin a vécu pour et par le dessin, et a produit une œuvre prolixe, aux personnages qui ont marqué l’imaginaire collectif, et où la mélancolie parvient toujours à se sublimer dans le trait juste, celui de la plume, et celui de l’esprit.

Texte : Charlie PLES.
Illustrations : Gauvain SALLES.

 

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