Vincent Collet : « Savourer pleinement les moments de joie »

A la veille de la rencontre entre le MSB et Boulogne-Levallois (samedi 2 octobre 2021, à Antarès), le sélectionneur de l’Equipe de France, désormais coach des Metropolitans 92, s’est confié à Vitav. Il est notamment revenu sur la performance des Bleus aux JO de Tokyo.

Vous avez gagné un titre de champion de France comme joueur (avec le SCM Le Mans) puis deux comme entraîneur (avec le MSB et l’ASVEL). Existe-t-il une différence entre les deux ?
Lorsqu’on gagne, il y a énormément de bonheur. J’ai le privilège d’avoir effectué une longue carrière, le titre de joueur avec Le Mans date de 1982.
Je suis bien placé pour savoir que les moments de joie que procurent les titres sont rares, même si j’en ai connu plusieurs. Mais une carrière est notamment jalonnée de déceptions.

« Je suis de près les performances des potentiels sélectionnés »

Comment organise-t-on le fait d’être entraîneur en club et sélectionneur d’un pays ?
Longtemps, l’équipe nationale de basket jouait pendant la période estivale. Cela fait seulement quatre ans qu’il y a les « fenêtres internationales » pour les rencontres de qualifications à l’Euro et à la Coupe du monde. Cela ne se chevauche pas dans les calendriers, comme je n’entraîne pas en Euroligue. Lorsque la France joue en novembre ou en février, les clubs font relâche. Pendant la saison, je regarde les matches des potentiels sélectionnés.
Avant les Olympiades de Tokyo, je n’avais pas la certitude d’être prolongé en équipe de France. Ainsi, lorsque la proposition des Metropolitans 92 est arrivée, j’ai accepté par prudence car si nous n’avions pas été médaillés, je n’aurais probablement pas été maintenu au poste de sélectionneur.

« On s’en est pas mal sorti face aux maîtres du monde de notre sport »

À Tokyo, en août 2021, vous battez d’entrée les Américains, puis vous les retrouvez en finale. Comment prépare-t-on cette ultime rencontre face à Gregg Popovich et ses joueurs ?
On la prépare comme les autres, le plus sérieusement, en analysant leur jeu et en les gênant au maximum, mais aussi, avec la volonté d’arriver à jouer contre eux. On s’en est pas mal sorti face aux maîtres du monde de notre sport. On gagne le premier match en profitant du contexte, puisque certains de leurs joueurs venaient d’arriver, ils n’étaient pas encore dans la compétition. Mais il s’agit quand même d’un exploit, il a fallu un gros match de notre part.

« Le contre extraordinaire de Nicolas Batum contre la Slovénie : un régal »

Vous êtes l’entraîneur le plus victorieux en équipe nationale, vous laissez votre empreinte dans l’histoire du basket français. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Je suis content d’avoir contribué aux bons résultats de l’équipe de France ces dernières années. Les résultats ne sont pas une fin en soi, il s’agit de toujours bien rebondir pour essayer de faire mieux. C’est l’essence du sport. Il faut vivre pleinement les moments présents, comme au Japon où je me suis régalé. Il a fallu ce contre extraordinaire de Nicolas Batum pour accéder à la finale.

« En équipe de France, nous avons toujours intégré des jeunes »

L’Eurobasket 2022, c’est demain, puis la Coupe du monde 2023 et les JO de Paris 2024. Allez-vous intégrer de jeunes éléments au groupe France, dans un rôle de sparring-partners dans un premier temps ? On pense à Victor Wembanyama, Kilian Hayes, Ousmane Dieng…
Nous avons toujours intégré des jeunes dans le groupe France. Ils ne sont pas forcément sparring-partners, mais présent dans l’effectif avec un rôle moindre. Wembanyama pourrait en faire partie. Pour les autres, nous verrons car nous avons la chance d’avoir un gros réservoir et une équipe qui performe. Il n’est donc pas évident de remplacer les joueurs actuellement en place.

Propos recueillis par Naofel LEBTI.

Avant la rencontre entre le MSB et les Metropolitans 92, le club sarthois a honoré Vincent Collet et salué sa performance à la tête de l’équipe de France aux JO de Tokyo (médaille d’argent). L’ancien joueur et coach du MSB a reçu un joli cadre des mains de Jean-Pierre Goisbault et Christian Baltzer, deux figures emblématiques du Mans Sarthe Basket.

Crédit photos : Mamadi Sangaré.

 

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