V and B Fest’ #4 : les confidences de MC Solaar

MC Solaar se produisait sur la scène Médiator du V and B Fest, samedi 24 août 2024. L’auteur de Qui sème le vent récolte le tempo a échangé une vingtaine de minutes avec les médias, en toute décontraction, une heure avant sa prestation très attendue.

Vos premiers albums contenaient des influences jazz et non funk, un style que vous écoutiez beaucoup. Pour quelles raisons ?
Je travaillais à l’époque avec Jimmy Jay, un DJ qui était spécialisé dans la musique funk. Mais il trouvait que ma tessiture de voix collait bien avec le jazz. J’ai hérité naturellement de compositions jazzy. Au niveau du rap, je suivais autant la scène de Miami, que celle de New York et de Los Angeles.

« J’aurais aimé faire le métier de journaliste »

La découverte d’IAM a été un déclic dans votre envie de faire du rap. Pouvez-vous nous en dire plus ?
J’ai découvert IAM Concept, une mixtape produite par Massilia Sound System en 1989. Un jour, sur une radio parisienne, je suis tombé sur Red Black and Green, un titre bien construit. Je l’ai enregistré sur ma cassette et je les fais écouter là où on se réunissait. Les membres d’IAM avaient un excellent niveau, leurs morceaux étaient profonds, ils évoquaient l’Egypte Ancienne, il y avait aussi des références à l’Asie. Arrivé à la Fac, je me suis dit que j’allais faire quelque chose de sérieux. Mais les sons d’IAM trottaient dans ma tête.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la scène hip-hop française ?
Je suis la nouvelle génération de rappeurs avec intérêt. J’adore les lyricistes comme Nekfeu. J’aime aussi l’énergie de Big Flow & Oli ou les punchlines de Kalash Criminel. Certains ont des références qui me parlent. Je tombe notamment sur Youtube sur des artistes qui parlent avec le cœur. Et ça fait beaucoup de bien.

Vous avez confié aimer les voyages en train.
Dans le train, on prend le temps de lire. On arrive dans un pays où on ne connait personne. J’ai fait l’Espagne, la Suisse, les Pays-Bas. Tu vois autre chose du pays lorsque tu le parcours en train. Je notais sur un calpin les mots qui m’interpellaient et qui me semblaient bizarres. J’aime le mystère qui entoure un mot. Mais je n’ai jamais fait de carnets de voyage, ni filmé, car je voulais observer les choses.

Propos recueillis par Jaheli NAMAI.
Photos : Mamadi Sangaré.

Crédit : Nathalie Foucrit.

RAYONNANT, MC SOLAAR A JOUÉ SES CLASSIQUES AVEC PANACHE

Plus tard, dans la soirée, MC Solaar a investi la scène Médiator du V and B Fest’. A son entée sur le plateau, la pluie battante a cessé pour laisser place à un arc-en-ciel. Comme un symbole. Porté par l’euphorie des festivaliers et festivalières, le rappeur et son équipe de choc ont revisité une partie de ses classiques (Bouge de là, Caroline, Victime de la mode, Obsolète, Hasta la vista, Solaar pleure). MC Solaar a notamment interprété des extraits de son dernier triptyque avant de clore ce concert exaltant sur Inch’Allah, un de ses tubes phare.
Crédit photos : Anatole Vialard.

 

 

 

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