« Un Parfait Inconnu » : un biopic opportuniste

Un Parfait Inconnu retrace la vie de Bob Dylan, l’une des figures majeures de la musique folk américaine. Pourtant, au lieu d’offrir un regard profond ou inédit sur l’artiste, le film semble se noyer dans une mode actuelle : celle des biopics consacrés aux légendes de la musique du 20ᵉ siècle. Timothée Chalamet incarne l’auteur de Mr. Tambourine Man.

Une narration limitée à la période folk

Le film se concentre exclusivement sur la période folk de Dylan, délaissant le reste de sa carrière. Si cette époque est marquante, elle n’est pas suffisante pour comprendre pleinement l’artiste ou l’homme. Le récit s’arrête brusquement sur sa transition vers le rock’n’roll, sans explorer cette étape ni les décennies qui suivent, pourtant essentielles à son impact culturel. Résultat : le spectateur reste sur sa faim, face à un film qui ne prend pas le risque de raconter la vie de Dylan dans toute sa complexité.

Un film qui manque de substance

Contrairement à des œuvres comme Elvis de Baz Luhrmann sorti en 2022, qui parvenait à plonger dans les tourments personnels et les luttes d’Elvis Presley tout en explorant son ascension, Un Parfait Inconnu ne fait que survoler son sujet. La vie de Bob Dylan, loin d’être rocambolesque, n’est ici qu’une succession d’événements anodins : des débuts modestes, des performances sur scène, et quelques interactions anecdotiques. Pour un fan de l’artiste, ces détails peuvent sembler fascinants. Mais pour un spectateur lambda, ce long-métrage devient rapidement monotone, faute de drame ou de profondeur émotionnelle.

Un biopic opportuniste

En se limitant à la période folk et en évitant toute ambition narrative, Un Parfait Inconnu donne l’impression d’un projet opportuniste, destiné à surfer sur la popularité des biopics musicaux récents. Plutôt que de se pencher sur l’homme ou son héritage, le film s’appuie sur la renommée de Dylan pour attirer les spectateurs, sans véritable effort pour raconter une histoire captivante ou inédite.

Malgré son sujet prometteur, Un parfait inconnu manque cruellement d’audace et de profondeur

Les fans inconditionnels de Bob Dylan y trouveront peut-être un certain charme. Mais pour les autres, ce film risque d’être une expérience fade, incapable de transmettre ce qui a réellement fait de Dylan une légende.

Robin BATARD.

Un Parfait Inconnu de James Mangold, en salle le 29 janvier 2025. Durée 2H20.

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