Le 27 et 28 août 2022, la douzième édition des Siestes Teriaki clôturait les vacances estivales sur une note apaisée. L’Abbaye Royale de l’Epau a ouvert ses portes à 3 000 spectateurs et spectatrices pour une édition de transe tantôt douce tantôt énergisante, riche en surprises, en découvertes, en quiétude et en puissance. L’abbaye cistercienne décorée à la sauce Teriaki était le lieu idoine pour se laisser envoûter par une programmation musicale fine et pointue alliée à différentes installations d’art numérique ainsi qu’à des ateliers tout public.
Le fruit du travail d’une famille de bénévoles
Dès le lundi 22 août 2022, les bénévoles les plus assidus se lancent dans la préparation de l’événement. Chargements, déchargements, conception, assemblage, peinture… une opération fastidieuse que les teriakistes chargés de la manutention réalisent avec entrain et sourires. A l’administration également, le travail est intensif, long, cyclique. En plus des tâches habituelles, une volonté d’accentuer la communication via les réseaux sociaux-qui prennent aujourd’hui une place majeure. Jours après jours, quelques professionnels, mais surtout, une grande équipe de bénévoles donne vie aux Siestes Teriaki 2022. « Teriaki, c’est au départ familial », explique Manu Chaput, président de l’association. Une famille qui s’est élargie pour rassembler soixante-dix bénévoles durant cette édition. Quarantenaires, trentenaires, adolescents et enfants, tous prêtent la main et trouvent leur rôle, liés par l’amitié et la passion commune de cet événement.
Samedi 27 août : quiétude et puissance musicale
Le jour de événement, à 16h, tout est prêt. L’Abbaye Royale de l’Epau ouvre ses portes au public qui découvre le site sous un nouvel angle. Roboy, artiste manceau, introduit cette douzième édition de la plus belle des manières. Avec guitare, looper et synthés, il envoie ses morceaux aux mélodies douces et aux paroles mélancoliques sur une scène signée Ronan Virondaud.
De gauche à droite : Roboy, Antoine Souchav’, Taranta Larena, Elg et la Chimie.
Solo et acoustique, Antoine Souchav’, claveciniste sarthois, prend le relais au cœur même de l’abbatiale. Avec ses transcriptions de musique pop japonaise amplifiées par un écho naturel, il capte l’attention du public.
Enchaînement berceur. Taranta Lanera plonge tranquillement les spectateurs et spectatrices dans une douce transe. Récitals d’anciens textes italiens, voix haut perchée, filet de musique électronique, le public est envoûtée par cette recette sonore qui servait à l’époque à soigner du chagrin.
Elg et la Chimie, labo pop psychédélique, accompagne alors la descente du soleil et sort le public de cette agréable hypnose.
Fraîcheur nocturne. Montée en puissance. Marcel, groupe de post punk belge, envoie un ouragan de sons. Transe complète, montée d’adrénaline, 50 minutes de violence musicale qui retourne le public et réchauffe l’atmosphère. Dame Area, formation électro espagnole, poursuit cette ascension d’intensité en envoyant des sons d’une robustesse pure. Deux heures bouillonnantes, frénétiques, qui achèvent parfaitement cette première journée d’événement.
Dimanche 28 août : une programmation riche
C’est dans une ambiance familiale et reposée que les quatre groupes du dimanche jouent : Osilasi (rythmes primitifs déviant vers un électro bruitiste), France (motifs cycliques de vielle à roue), Domotic (synthés doux et apaisants) et Cyril Cyril (duo dansant de post folk psychédélique). Cette après midi ensoleillée était également propice à la découverte des différentes installations et ateliers.
Chrysaora (photo ci-contre), installation de Marie Serge Coïc et Vincent Jarry, ont su retenir l’attention du public. Par un mécanisme bien pensé, des méduses en fil de cuivre bougent dans une structure cubique s’apparentant a un aquarium, leur ombre directement projetée sur le haut plafond du dortoir des moines. L’univers sonore, issue de la mise en mouvement du projet emmène les spectateurs et spectatrices dans un espace englobant et intime.
La Racle, imprimerie artisanale basée au Mans, était également présente avec l’atelier sérigraphique « Ramène ta sape » pour marquer vos plus beaux linges recyclés des visuels de l’édition. L’occasion de redonner vie à un vêtement en apprenant les techniques de la sérigraphie.
Cette douzième édition fut donc de nouveau très réussie. Dans l’enceinte même de l’Abbaye Royale de l’Epau, le public a su se laisser porter vers de nouveaux horizons musicaux. Programmation éclectique, claques musicales et direction artistique bien rodée, les Siestes Teriaki 2022 ont encore une fois permis de belles découvertes.
Texte et photos : Hélio CHAPUT.