A l’occasion de l’évènement Faites Lire, le salon du livre du Mans, le caricaturiste Plantu était invité aux Saulnières, samedi 9 octobre 2021, pour une rencontre à échelle humaine. L’auteur de plus de 50 000 dessins publiés s’est livré sur sa pratique.
« Je sais bien qu’on ne peut pas plaire à tout le monde »
Se définissant comme un « éditorialiste, artiste, dessinateur et funambule », Plantu a pendant vingt ans illustré la première page du journal Le Monde. Avec son trait à mi-chemin entre la délicatesse de Hergé et la virulence de Reiser, il parvient à saisir l’actualité avec ironie et justesse.
Pour Plantu, le dessin doit d’abord relever du constat, duquel peuvent naître les interprétations de chacun ; le dessin vit. « Quand on fait un dessin, on fait ce qu’on veut […] Je ne suis pas toujours sûr de ce que je fais, je ne sais pas où je vais. » Piochant ses idées dans l’observation du monde qui l’entoure, et notamment, Paris, dont il est amoureux, Plantu use de la caricature et de la transfiguration des objets et des symboles pour « traduire la réalité ».
« Trouver chaque jour une idée pertinente sans se répéter relève du défi »
Plantu s’est également confié sur les difficultés qu’il a pu rencontrer en devant s’adresser à un public si large et si divers, ainsi que la condescendance avec laquelle il a pu être considéré en tant que dessinateur, notamment lorsque, ayant réuni sur un même dessin les signatures de Yasser Arafat et le premier ministre israélien Itzhak Rabin, on ne le prit d’abord pas au sérieux. Il souligne également le défi de trouver chaque jour une idée pertinente, et de ne pas se répéter, de saisir l’actualité au moment où elle passe.
Enfin, Plantu est évidemment un défenseur de la liberté d’expression dans le cadre de la laïcité, mais rappelle l’importance de ne pas blesser, le dessin pouvant être une cause de souffrance réelle. « Même si je sais bien qu’on ne peut pas plaire à tout le monde », ajoute-t-il.
Texte et illustrations : Charlie PLÈS.