Après leur premier documentaire Ni juge, ni soumise (César du meilleur documentaire en 2019), les confrères Jean Libon et Yves Hinant reviennent dans les salles obscures avec un documentaire inédit. En Belgique, un drame sanglant est mis entre les mains du commissaire Jean-Michel Lemoine. À la recherche du meurtrier de la défunte Kalika, l’équipe d’enquêteurs va remuer ciel et terre pour avoir le fin mot de l’histoire à propos cette tragique nuit.
Un meurtre avec un indice clé : la frite
L’indice belge par excellence, qui passe pour une mauvaise blague est pourtant la pièce maîtresse de l’enquête. C’est alors que, camera au poing, les deux réalisateurs filment l’équipe de police chaperonnée par Jean-Michel Lemoine, un commissaire belge qui à tout aussi faim que le spectateur. Le documentaire tourné en noir et blanc rajoute une intemporalité aux scènes, le spectateur se perd tant il est absorbé par les indices et les retournements de situation.
Un documentaire mis en scène à la perfection
Les plans sont d’une telle justesse que le malaise n’est pas trop palpable. Ce que l’on reprochait aux réalisateurs de Strip Tease (1985-2012), c’était leur voyeurisme exacerbé et leur camera trop intrusive dans certaines séquences. Cependant, dans Poulet Frites, rien ne procure une gêne chez le spectateur.
Une touche d’humour dont on ne se lasse pas
Avec des sujets aussi basiques et ruraux que ceux de Strip Tease , mais tournés d’une manière à prendre du plaisir de regarder la vie misérable des bas fonds de la société franco-belge, Poulet Frites continue à perpétuer cette finesse de toujours filmer le juste. Et pour les plus nostalgiques, la musique mythique de l’émission Strip Tease est elle aussi reprise au générique du documentaire. De quoi raviver de bons souvenirs passés devant nos postes de télévision.
Lou-Anne LEBESLE.
« Poulet Frites », en salles depuis le 28 septembre 2022. Durée : 1h43.