Dans cette rubrique, je partage un regard sincère sur mes lectures, entre émotion, réflexion et respect pour la plume de chaque auteur. Ce premier article est consacré au roman de Virginie Grimaldi, « Et que ne durent que les moments doux ».
Et que ne durent que les moments doux est le deuxième ouvrage de Virginie Grimaldi que j’ai eu le plaisir de lire. Après une première découverte enthousiasmante qui m’avait donné envie de poursuivre avec cette autrice, c’est sur les conseils de ma maman que j’ai ouvert celui-ci, non sans une légère appréhension quant à sa structure — cette alternance de chapitres entre deux voix, Élise et Lili.
« Après 23 ans de temps plein, je suis désormais mère à la retraite »
Très vite pourtant, la plume de Grimaldi emporte. On fait la connaissance d’Élise, une mère tendre et un peu désorientée face au départ de ses enfants devenus grands. On partage ses doutes, ses silences, ses sourires, et l’on s’attendrit devant son attachement grandissant pour Édouard, le chien de son fils, qui devient presque un personnage à part entière. Les échanges de messages avec ses enfants apportent des respirations pleines de douceur et d’humour, comme des bulles de tendresse dans le quotidien.
« Et puis mon regard est tombé sur ton papa, qui avait un genou à terre, et j’ai compris qu’il ne posait pas de la moquette »
L’autre voix, celle de Lili, s’impose plus lentement. Son histoire, plus grave, nous plonge dans l’univers hospitalier de la néonatologie — un monde à la fois fragile et héroïque, où chaque battement de cœur d’un nouveau-né devient une victoire. L’attachement se tisse peu à peu, discret d’abord, puis poignant.
« On ne connaît pas vraiment ceux qui nous entourent. Certains font beaucoup de bruit pour camoufler leur absence »
Longtemps, on se demande quel lien unit ces deux femmes. Et lorsque la vérité se dévoile enfin, c’est une vague d’émotion qui submerge le lecteur. La fin, d’une beauté simple et bouleversante, réunit les fils de ces vies avec une délicatesse infinie.
« On ne comprend vraiment les choses que quand on les vit »
Ce roman est un baume, un hommage à la maternité sous toutes ses formes, à la force tranquille des mères, à ces « deuxièmes familles » que sont les équipes hospitalières. Un livre profondément humain, empreint d’une sincérité rare, qui laisse dans le cœur une trace lumineuse et durable.
Texte et photo : Louis LEFÈVRE.
« Et que ne durent que les moments doux » de Virginie Grimaldi est disponible en librairie. Paru aux éditions Fayard en 2020. 360 pages.

« Et puis mon regard est tombé sur ton papa, qui avait un genou à terre, et j’ai compris qu’il ne posait pas de la moquette »