Martin Eden : deux classes sociales irréconciliables

Paru en 1909 aux États-Unis, puis en 1921 en France, le roman de Jack London était considéré comme une autobiographie, mais l’auteur a toujours réfuté cette thèse. Cependant, dans sa préface, Francis Lacassin écrira : « Jack London n’était pas Martin Eden : mais il le devint ».

Le livre a pour sujet l’épopée sociale du personnage éponyme, qui, vivant dans un milieu ouvrier dur et grossier. Après voir eu un aperçu de la vie bourgeoise, il cherchera à rejoindre ce monde « supérieur » à tout prix, par la force de sa détermination et d’un travail acharné.

Mais Jack London n’est ni méprisant envers la classe ouvrière, ni idéaliste. Et c’est pourquoi ce monde « supérieur » va rapidement se révéler aux yeux de Martin Eden comme un univers d’illusions et de désillusions. Et devant ce vide, cette absence de réponse face à son intelligence et son génie, le protagoniste va lentement chuter vers les grands fonds.

Tel Icare se brûlant les ailes, il ne lui restait plus qu’une option : la chute

Martin Eden, comme Bel Ami de Maupassant, et tant d’autres encore, est une œuvre qui montre du doigt la médiocrité humaine. Elle pointe également ce qu’il y a de ridicule dans la différenciation de milieux qui n’ont pas les mêmes défauts, mais se concurrencent en bêtise. Quant au protagoniste, en voulant s’élever trop haut, il n’a pu être que le spectateur de cette triste vérité : tel Icare se brûlant les ailes, il ne lui restait plus comme option que la chute.

Mathis POUPELIN.
Photo de couverture : Mathis Poupelin.

Le roman de Jack London a été adapté au cinéma par le réalisateur Pietro Marcello.

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