Sorti en salles en 1968, Il était une fois dans l’Ouest est un incontournable western de Sergio Leone, où personnages charismatiques et musique mythique se rejoignent dans une intrigue vengeresse.
Des personnages atypiques à la nature ambiguë
Une des forces de ce film réside dans le caractère énigmatique du personnage principal ; silencieux comme un spectre, ses mots sont rares et mordants, et son arrivée est toujours annoncée par l’harmonica dont il joue d’un air mystérieux et angoissant. En suivant cet homme sans nom vers un but inconnu, le spectateur fait également la rencontre d’autres personnages atypiques à la nature ambiguë, comme le chef bandit Cheyenne et Jill McBain, la belle veuve sans foi ni loi, ainsi que le terrifiant Frank, tueur froid et impitoyable que recherche l’Harmonica.
Sergio Leone se montre en maître de la lenteur et de la tension (la première séquence, avec les trois bandits attendant le train, est époustouflante), ainsi que du crescendo théâtral qui n’est pas sans rappeler l’inéluctabilité du fatum tragique lorsqu’on comprend enfin le lien qui unit Frank et l’Harmonica.
Amour, quête de soi, conquête de l’Ouest et vengeance
En parlant d’instrument, la musique elle-même est un des points forts de ce classique ; tantôt claudicante comme la marche forcenée d’un cheval, tantôt traînante et vipérine comme un crotale (la mélodie de l’harmonica), on apprécie aussi les harmonies célestes des scènes plus émotives, et bien sûr, les guitares électriques épiques qui participent à la nature si complexe, terrifiante et majestueuse, du joueur d’harmonica.
Mélangeant les intrigues de l’amour, de la quête de soi, de la conquête de l’Ouest et de la vengeance, Il était une fois dans l’Ouest joue de tous les clichés du western pour nous montrer qu’ils ne sont pas plus enrayés que les pistolets hurlants des protagonistes.
Texte et illustration : Charlie PLÈS.