L’année de grâce : une dystopie féministe

Le nouveau roman de Kim Liggett plonge les lectrices et lecteurs dans une dystopie féministe. Dans un récit riche en suspens, Tierney James, l’héroïne et d’autres jeunes filles doivent faire face à la brutalité et à la folie pour survivre à leur année de grâce.

Un an d’exil en forêt.
Un an d’épreuves.
On ne revient pas indemne de l’année de grâce.
Si on en revient.

« Personne ne parle de l’année de grâce », telle est la règle dans le comté de Garner Country. À l’âge de 16 ans, chaque fille doit quitter le village pour effectuer son année de grâce dans le but de se libérer de sa magie, celle qui attire les hommes et rend jalouses les épouses. Cette année, Tierney fait partie des adolescentes qui devront partir. Loin d’être enthousiaste à cette idée, elle préférerait nettement continuer à pouvoir faire ce que bon lui semble, mais elle doit se résoudre à ce fait : après la cérémonie du voile et la remise des fleurs par chacun des futurs maris, elles devront toutes partir et revenir, quoi qu’il en coûte.

Une œuvre profonde et engagée

L’année de grâce aurait pu se contenter d’être une simple dystopie en comblant le lecteur avec du suspens et de l’action, mais le roman se démarque par son engagement sur divers plans. L’homosexualité, le féminisme, la liberté, la sororité sont autant de sujets abordés et qui apportent une réelle profondeur à cette œuvre. Alors que l’autrice parvient à plonger les lecteurs dans un nouveau monde et à les emmener de péripéties en péripéties à un rythme effréné, elle les interroge sur la place des femmes dans la société, la jalousie qui peut exister entre elles… A travers son récit, Kim Liggett envoie un message d’espoir : les choses peuvent changer.

Texte et photo : Léna LAFONTAINE.

L’année de grâce, éditions Casterman, 2020 (528 pages).

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