Les Rougon-Macquart, épisode 13 : Germinal

Si Emile Zola est retenu comme l’un des plus grands écrivains français, c’est principalement pour sa fresque romanesque les Rougon-Macquart, saga de vingt volumes retraçant l’histoire d’une famille sous le second empire, où se mêlent enquêtes journalistiques et sociales, destins tragiques, lyrisme et même fantastique. Un chef d’œuvre d’une richesse inépuisable.

Découvrez chacun des tomes de ce grand-œuvre à travers cette série de chroniques.

Encore un monument des Rougon-Macquart ! C’est Germinal, paru en 1885, qui a valu à la dépouille d’Emile Zola d’être accompagnée jusqu’au cimetière par tout un cortège de mineurs criant le nom du livre.

Germinal a en effet permis la reconnaissance d’un monde socio-professionnel aux conditions misérables. Les mineurs sont parqués dans des villes qui ressemblent à des ghettos pour pauvres, et doivent nourrir leurs familles nombreuses avec quelques sous gagnés au péril de leur vie, tous les jours, dans des tunnels inconfortables et dangereux, où les corps s’abîment, où les poumons se remplissent de charbon.

C’est une véritable misère humaine qui rejoint celle de L’Assommoir, dont le lien se fait immédiatement par le protagoniste, Etienne Lantier, fils de Gervaise.

Le jeune Lantier obtient un travail à la mine et se fait héberger chez les Maheu dont il tombe amoureux de la fille, Catherine, convoitée par le brutal Chaval. A cette histoire d’amour et de rivalité s’ajoute, à plus grande échelle, celle de la révolte des mineurs contre les patrons qui tentent de les exploiter toujours davantage, révolte amenée par Lantier, qui a lu Marx, et qui compte bien en appliquer la doctrine. Comme d’habitude donc, Zola mêle les intrigues.

Dans un affrontement où le bon camp s’affiche tout de même assez clairement (les conditions de travail des mineurs sont parfaitement inhumaines), Zola parvient à ne pas être manichéen pour autant et à faire valoir les arguments des bourgeois ; de même, la révolution ne fait pas l’unanimité chez les mineurs qui pour certains préfèrent s’assurer un revenu, aussi maigre soit-il.

Mais dans toute cette agitation, le calme Souvarine continue de boire, silencieux tout comme l’ombre d’un croque-mitaine qui rôde, dit-on, dans les mines…

Texte et illustration : Charlie PLES.

Tous les épisodes de la série sont publiés ici

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