Des oies affluent en Amérique du Nord

Branta Canadensis. Bernache du Canada ou, en anglais, « Canada Goose ». mesurant entre 75 et 110 centimètres de longueur, pesant en moyenne quatre kilos, elle est la plus grande des bernaches. Cet oiseau est présent dans toute l’Amérique du Nord et peut migrer dans des pays européens. Son statut de conservation UICN : « préoccupation mineure », l’échelon de protection le plus faible. En fait, il y a tellement de bernaches du Canada aux Etats-Unis que depuis les années 1980, militants animalistes, chasseurs et autorités publiques s’affrontent pour décider de comment traiter cette espèce considérée par beaucoup comme « invasive ».

En effet, la bernache du Canada est très présente aux Etats-Unis, et pas que dans les rivières et les forêts. On la croise communément durant la saison chaude dans les plaines herbeuses des zones urbaines. On lui reproche de transmettre des maladies aviaires aux humains par le biais de son guano. On lui reproche également de défigurer les villes, et même d’être agressive envers les humains. Ces faits ne sont pas corroborés par des études médicales ou zoologiques. Nous avons tenté d’approcher plusieurs groupes : les oies se sont contentées de s’éloigner, sans chercher à nous intimider, encore moins à nous pincer.

  • Ni les travaux scientifiques ni notre observation personnelle ne montrent que les bernaches sont agressives

Des méthodes violentes ont été mises en place par l’administration états-unienne pour se débarrasser de ces bernaches. Très souvent, des sociétés de chasse ont été impliquées dans les solutions proposées. Les oies peuvent être chassées, en grand nombre, dans des zones déterminées. Parfois, les autorités publiques ont mis en place des programmes visant à capturer les oies, et à les relâcher dans des zones moins peuplées. Comme le rappelle en 1993 PETA (People for the Ethical Treatment of Animals, plus grande organisation de libération animale au monde), cette solution est couteuse, inutile sur le long terme pour réguler la population d’oies, et génère un stress important chez les volatiles déportés.

  • Les politiques publiques de régulation des bernaches ont été aussi brutales qu’inutiles

Au contraire, les organisations animalistes préconisent de laisser tranquille les oies, mais de changer les conditions de leur environnement. Il s’agit d’interdire de nourrir les oies, notamment dans les aires urbaines. Il s’agit également de limiter leur portion de territoire habitable. De cette manière, le nombre d’oies se régule tout seul, bien mieux qu’en les chassant ou en les relocalisant.

Texte et photos : Mathis POUPELIN.

Références :

-Leah THOMAS, « Listen to Experts », Cook County News-Herald, vol. 103, n°5, 31 mai 1993.
-Wayne WANGSTAD, « Animal Group Seeks End To Goose Relocation », Saint Paul Pioneer Press, 30 juin 1993.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *