LES ROUGON-MACQUART, ép. 4 : La Conquête de Plassans

Si Emile Zola est retenu comme l’un des plus grands écrivains français, c’est principalement pour sa fresque romanesque les Rougon-Macquart, saga de vingt volumes retraçant l’histoire d’une famille sous le second empire, où se mêlent enquêtes journalistiques et sociales, destins tragiques, lyrisme et même fantastique. Un chef d’œuvre d’une richesse inépuisable.

Découvrez chacun des tomes de ce grand-œuvre à travers cette série de chroniques.

C’est en 1874 que sort le quatrième roman de la fresque des Rougon-Macquart, aujourd’hui oublié, à tort, puisqu’il fait partie des meilleurs !

On retourne donc à Plassans, où se déroulait déjà le premier volet, La Fortune des Rougon. On retrouve d’ailleurs le couple Rougon, Pierre et Félicité, cette dernière bien décidée à asseoir son autorité sur la ville. Elle parraine l’abbé Faujas, inquiétant et froid personnage lui aussi avide de pouvoir, qui loge avec sa mère chez la fille de Félicité, Marthe, mariée à son cousin François Mouret.

Toute la ville est hypnotisée par le charisme de l’abbé Faujas

Si Mouret accueille d’abord chaleureusement la mère et le fils Faujas, il déchante bien vite en constatant que le prêtre prend de plus en plus de place chez lui et finit par le parasiter. Impossible cependant de lui manifester le moindre reproche : toute la ville est hypnotisée par le charisme de Faujas, Marthe elle-même tombe dans une dévotion religieuse qui la mène à un ascétisme dangereux, et qui déguise en fait l’amour fou qu’elle éprouve pour l’abbé ; tandis que Serge, le fils de Marthe et de François, tombe gravement malade et dans l’agonie se voue à Dieu.

On retrouve nombre des personnages des premiers romans, en particulier l’oncle Antoine Macquart et Tante Dide, internée aux Tulettes

Là encore, Zola donne dans le tragique à travers le destin des personnages, dont presque tous sombrent dans la folie, dans l’ombre du terrible Faujas. La scène finale, qu’il vaut mieux ne pas dévoiler, est tout bonnement épique. Mais c’est là le talent de Zola ; même l’incroyable est cohérent, grâce à un travail minutieux sur la conception de ses personnages et de leurs destins.

Texte et illustation : Charlie PLES.

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