Les Contes Glacés de Jacques Sternberg

Jacques Sternberg signe avec les Contes glacés, un recueil où se croise la nouvelle traditionnelle et la liberté formelle contemporaine. La fiction, entre onirisme et cauchemar, fait danser d’un même pas les fantômes de Poe et les anomalies curieuses de Roald Dahl.

Ce qui distingue très clairement le conte de la nouvelle ici, c’est la brièveté des textes (certains ne font que quelques lignes), l’économie méthodique des mots, l’éviction du superflu et la narration efficace quoique toujours ambigüe. On est proche du poème en prose.
Sternberg place ses contes sous le signe du fantastique, du cauchemar, de l’érotisme, et de la mort toujours mystérieuse et envoûtante, sous un visage ou un autre. Certains motifs reviennent comme des obsessions, des hantises : le lecteur se retrouve ainsi confronté à des sujets sombres tels que la mort donc, mais aussi les fantômes, les membres qui se séparent des corps, la fragilité de l’identité, la confrontation au miroir…

Des contes angoissants et fantastiques

On retrouve donc beaucoup de thèmes chers au fantastique traditionnel. Cependant, la forme choisie pour ces histoires, ainsi que la liberté d’imagination qui se refuse à la vraisemblance ou à la cohérence permet d’accéder à une certaine nouveauté de ces visions pourtant a priori éculées. Sternberg parvient à faire naître la familière étrangeté du rêve par le biais d’une angoisse ludique et d’une séduction dans la peur.

Certains textes pourront aussi évoquer aux amateurs de BD les courtes histoires d’horreur et d’humour noir de Philippe Foerster. Si ces contes sont glacés, c’est peut-être par la distance du narrateur qui raconte ces rêves avec le ton badin de l’anecdote. Ils sont pourtant loin de susciter l’ennui !

Texte : Charlie PLÈS. 

Contes glacés, Jacques Sternberg. Éditions Joseph Duhamel. Paru en 2008. 183 pages. 

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