Les confidences de Marie de Brauer, une humoriste engagée

Vendredi 25 octobre 2024 se tenait une soirée stand-up au féminin dans le cadre du festival Open the Gates au Mans, salle des Saulnières. L’occasion de parler de la place des femmes dans le stand-up avec l’humoriste et chroniqueuse Marie de Brauer.

Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans le milieu du stand-up ?
Elles ont leur place, mais le problème, c’est qu’on ne leur donne pas. Il est difficile de trouver des salles de spectacle qui acceptent de nous programmer. Dans les comedy clubs, c’est autre chose. Il y a un réel défaut de parité, malgré plusieurs appels d’humoristes. Certains mecs estiment que la parité ne serait pas utile sous prétexte qu’il y a moins de femmes dans le stand-up.

« Le stand-up est un milieu difficile »

Comment peut-on expliquer ce phénomène d’inégalité ?
C’est vrai que les femmes sont moins nombreuses dans ce milieu. Et puis, une fois que nous avons notre spectacle, nous faisons moins de clubs, nous sommes donc moins représentées. Après, c’est de la misogynie de base : les femmes seraient moins drôles, on nous accuse de faire de « l’humour pour femmes ». Le stand-up est un milieu difficile qui marche au copinage et les mecs qui ont plus confiance en eux foncent là où les femmes n’osent pas toujours le faire.

« J’ai déjà été confrontée à la misogynie de spectateurs »

Avez-vous déjà été victime de misogynie ?
Je n’ai pas été confrontée à la misogynie avec mes collègues, mais plus avec le public. Ça dépend des lieux, mais il m’est déjà arrivée de passer après un stand-upper qui faisait des blagues graveleuses. Et lorsque j’arrive avec les miennes, on considère qu’elles sont dégueulasses. Certains partent du principe que les femmes ne les feront jamais rire.

« Si je peux être un exemple pour certaines petites filles, ou simplement, aider des femmes à se sentir mieux dans leur peau… »

Quels thèmes abordez-vous dans vos chroniques radiophoniques ?
Ça dépend des jours, j’ai mes sujets sur les femmes, le dating, le féminisme… Mais je traite aussi de thèmes plus sensibles comme la sensibilisation au dépistage du VIH, les médicaments contre l’obésité… Surtout, je dois écrire des chroniques sur l’actualité du jour. Je me limite à ce que je connais et maîtrise. 

Pour finir, de quoi êtes-vous la plus fière en tant qu’humoriste ?
Je suis fière d’avoir trouvé la voie qui me correspond. Et si je peux être un exemple pour certaines petites filles, ou simplement, aider des femmes à se sentir mieux dans leur peau, c’est déjà une immense victoire.

Propos recueillis par Maude FRIQUET.
Crédit photos : Maude Friquet.

 

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