Léon-Bollée vit ses derniers instants

Cet ancien stade de football, situé au Mans et portant le nom d’un grand constructeur automobile du XIXe siècle, a connu la Ligue 1 avec son club résident. Malheureusement à l’abandon depuis quelques années, un projet de démolition a été lancé en 2018 pour laisser place à un futur projet immobilier d’envergure.

100 ans d’histoire qui appartiennent bientôt au passé

À la création du stade Léon-Bollée en 1906, ce lieu regroupait un terrain de foot et un vélodrome. Par la suite a été ajoutée une piste d’athlétisme, qui a servi de lieu d’entraînement et de match au club du MUC 72 jusqu’en 2011. Depuis la fermeture du stade, le club, devenu Le Mans FC, s’est déplacé au MMArena.

100 ans d’histoire qui appartiennent bientôt au passé : cet espace autrefois dynamique et animé va disparaître quand la dernière de ses quatre tribunes sera entièrement détruite. Alors le Stade Léon-Bollée ne sera qu’un vague souvenir sportif pour beaucoup.

Un lieu emblématique prisé des amateurs d’exploration urbaine

Le nouveau projet, nommé « Parc Beaulieu », va permettre de redonner du dynamisme à ce paysage devenu inanimé en construisant de nouvelles habitations sur l’emplacement de l’ancien stade : 88 maisons individuelles et 144 logements collectifs, dont 73 en résidence senior.

À 5 minutes du centre-ville du Mans, cet endroit est devenu depuis quelque temps un rendez-vous incontournable pour les amateurs d’Urbex (exploration urbaine, pratique consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l’homme) et d’histoire. Cette dernière tribune toujours debout rappelle à certains des moments forts et inoubliables vécus en famille ou entre amis lors d’un match. Mais c’est aussi pour beaucoup un lieu loin d’être éteint : ils le voient comme une œuvre d’art à ciel ouvert, un espace vide, démuni d’action, de mouvements, de bruit, de passage, entre nature et architecture en ruine.

Depuis le début des travaux de démolition en 2018, le paysage ne cesse de changer : les murs et le sol s’affaiblissent, les blocs de béton deviennent tas de gravats, la mousse, l’humidité et les fissures s’installent, le jaune et vert des sièges s’effacent peu à peu. Dans quelques mois, aucune trace physique ne restera de cette ancienne enceinte sportive. Ni sièges, ni enseigne publicitaire : tout sans exception va partir en poussière. Seuls les supporters fidèles se souviendront de son passé footballistique avec les entraînements, les matchs, les grands événements. Quant aux amateurs d’urbex, ils garderont des preuves (photos et vidéos) de sa période d’inactivité.

Actuellement, beaucoup sont prêts à braver les interdictions d’accès à ce lieu pour franchir en toute illégalité les barrières pour rendre hommage physiquement et artistiquement à cet édifice en fin de vie. Si ce procédé est dangereux et à ne pas reproduire, cela permet d’honorer ces 100 ans d’histoires sportives avec un bel adieu. Un hommage final pour laisser place à ce futur immobilier encore en phase de commencement.

Texte / Images : Mathys PARIENTE.

Revenons sur les moments marquants de l’histoire de Léon-Bollée :

1899 : création de Le Mans USM.
1942 : le premier match professionnel de l’USM dans le stade.
1971 : installation d’éclairages sur le stade, inauguration nocturne avec le match Liège – Olympique de Marseille le 11 mai.
1988 : agrandissement du stade, nouvelle cérémonie le 14 mars pour la montée du MUC 72 en division 2.
1998 : construction de deux tribunes supplémentaire permettant une capacité d’accueil de 12 000 places.
2003 : le club MUC 72 se retrouve en Ligue 1, nouvel agrandissement de 5 000 places. 
(Suite à cette montée de niveau, le stade ne peut plus suivre ce rythme croissant du club par manque d’espace, le projet MMArena rentre en jeu pour le futur du club).
2005 : record d’accueil le 5 novembre, 16 500 spectateurs lors du match Le Mans – Olympique de Marseille.
2010 : stade laissé à l’abandon par la ville.
2018 : début du projet immobilier, le stade est en cours de démolition.
2021 : dernière tribune à démolir.

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