Jeunes et climat : un rapport contrasté casse les idées reçues

Le collectif de chercheurs Quantité critique a mené l’enquête « jeunesse et écologie » au printemps 2021, auprès d’un échantillon de 2 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 16 à 30 ans. Les résultats contredisent une présupposée « génération climat », et brossent un portrait plus nuancé de la jeunesse française.

Depuis les marches pour le climat de 2018 et les grèves scolaires lancées par la célèbre Greta Thunberg, les jeunes sont souvent considérés comme étant tous en première ligne dans la lutte contre le changement climatique. Pourtant, existe-t-il vraiment une homogénéité dans la sensibilité des jeunes français aux enjeux environnementaux ? Une telle assertion serait une généralisation abusive. L’enquête menée par Quantité critique brosse cinq profils-type parmi les jeunes.

Les « éco-investis », les plus radicaux, ayant adopté des « éco-gestes » quotidiens, participant aux manifestations et sceptiques quant au progrès technique prôné par le capitalisme. Ils représentent 18% de l’échantillon interrogé.

Les « modernistes » se distinguent des « éco-investis » sur ce dernier point : si la conscience écologique est la même, les solutions envisagées sont différentes : cette catégorie regroupant 19% de l’échantillon croient davantage en l’économie capitaliste et la technologie pour répondre à la crise.

L’enquête montre qu’une majorité des interrogés ne sont « que » des « soutiens distants » (38%) ou des « indifférents » (19%) à la cause écologique. Ces derniers affirment avoir conscience de la gravité de la situation, mais ne la traduisent pas dans des gestes concrets, ni individuellement ni collectivement.

Greta Thunberg (Photo by – / AFP).

Enfin, même si elle est minoritaire, il existe tout de même une part « d’opposants » à la cause climatique. Ces jeunes, qui sont 6% des interrogés, ne voient tout simplement pas la nécessité de protéger l’environnement, soit parce qu’ils se sentent impuissants, soient parce qu’ils n’y croient pas.

 

Ces résultats invitent donc à remettre en question le discours opposant la « génération climat » aux « boomers », ces personnes nées dans les années 1950 et 1960, ayant profité de la croissance économique exponentielle source des dommages à la planète, et supposées insensibles au dérèglement climatique. Cette lutte est l’affaire de tous, et l’on peut se réjouir qu’il n’existe pas de fracture générationnelle. Pas de clivage lié à l’âge certes, mais des lignes de fracture politiques et surtout sociales plus tangibles.

Lucie CARPENTIER.

Crédit photos :

Ouest France ( https://www.ouest-france.fr/bretagne/rennes-35000/rennes-des-milliers-de-personnes-se-rassemblent-pour-une-vraie-loi-climat-285251d0-8fb9-11eb-a016-065ec105fed9 ),

La Croix ( https://www.la-croix.com/Ecologie-multiples-visages-jeunes-generation-climat-2021-06-14-1201161114 )

Le Figaro étudiant (https://etudiant.lefigaro.fr/article/la-nouvelle-egerie-du-climat-greta-thunberg-a-paris-pour-la-2eme-mobilisation-des-lyceens_a005e97a-3693-11e9-9b72-2295b5c9d8f9/ ),

Le Temps ( https://www.letemps.ch/societe/30-ans-lenvironnement-taime-moi-non-plus )

Sources : https://www.la-croix.com/Ecologie-multiples-visages-jeunes-generation-climat-2021-06-14-1201161114

https://www.la-croix.com/Jeunes-ecologie-cinq-visions-bien-differentes-2021-06-14-1201161116

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *