Katell Quillévéré est de retour dans les salles obscures avec « Le temps d’aimer ». A la sortie de la Seconde Guerre Mondiale, sur une plage de Normandie, Madeleine, serveuse dans un hôtel-restaurant, mère d’un petit garçon, fait la connaissance de François, étudiant riche et cultivé. Ces deux personnes que tout oppose socialement cherchent à fuir leur passé et leur identité en mêlant leur destin.
Ce long métrage retrace une relation amoureuse teintée de passion et de mensonges
La réalisatrice a choisi de ne pas raconter simplement le couple par la passion. Le temps d’aimer, c’est avant tout l’histoire de Madeleine (Anaïs Dumoustier) et François (Vincent Lacoste) teintée de déceptions et de trahisons. Les deux protagonistes sont empêchés de vivre leur désir : d’un côté, François refoule son homosexualité et de l’autre, Madeleine essaye de se reconstruire et oublier sa relation avec un Allemand lors de la Seconde Guerre Mondiale. Katell Quillévéré raconte ce qui se joue aussi socialement dans un couple.
« Parfois, il faut savoir retenir une émotion pour que le spectateur puisse mieux la saisir » (Katell Quillévéré, le 7 novembre 2023, à l’UGC de Lille)
La cinéaste accorde une grande importance aux sentiments. « J’ai une idée très précise de la nature de l’émotion que je recherche », poursuit-elle. Katell Quillévéré capte ces émotions de la manière la plus sincère possible. La fébrilité de Vincent Lacoste est filmée avec justesse
« Le temps d’aimer, c’est également le temps qu’il a fallu à cette mère pour aimer son fils » (Katell Quillévéré)
Au-delà d’une histoire amoureuse, ce long-métrage invite à une réflexion sur la maternité. En effet, Madeleine apparaît comme une mauvaise mère incapable d’aimer son fils. Malgré la colère que cela peut provoquer chez le spectateur, il est important de questionner cette relation peu tolérée. Il est rare que des films mettent en avant ces relations mère/enfant parfois complexes.
Jeanne CALU.
Le temps d’aimer, en salle le 29 novembre 2023, durée : 2h05.