Paru en 2007, Le Rapport de Brodeck est un des romans les plus emblématiques de Philippe Claudel. L’œuvre primé au prix Goncourt des lycéens en 2007, des libraires du Québec en 2008 et des lecteurs du livre de poche en 2009, met en avant l’histoire d’un homme en marge de la société et fait réfléchir sur la condition humaine.
Claudel cherche dans cette œuvre à analyser les profondeurs, la noirceur, la complexité humaine. Pour cela, il mêle fait historique et fiction tout en laissant le lecteur déduire de la période, de l’endroit où se déroule l’histoire. Ainsi, le livre se veut captivant par la réflexion qu’il apporte, par l’histoire croustillante et ses nombreux personnages auxquels chacun peut s’identifier.
« Le portrait que l’Anderer avait composé était un miroir opaque qui me jetait au visage tout ce que j’étais » – Brodeck, personnage principal de l’œuvre
En effet, Brodeck personnage principal de l’oeuvre, après avoir été déporté dans les camps, déshumanisé, désigné comme mort, revient dans son village devenu sinistre. Plus aucun touriste n’y passe, mis à part un homme, assez mystérieux, Der Anderer. Il va susciter beaucoup d’attention et de mouvement dans le village. A tel point que quelques jours après son arrivée, il sera tué, « le soir de l’Ereignis ». Le maire du village demande alors à Brodeck de rédiger un rapport sur ce mystérieux personnage. Cette enquête dévoilera le revers de la personnalité de chaque habitant du village.
« Brodeck, un vrai nom de Fremdër ! Et regardez son nez à cette crevure ! » – extrait du Rapport de Brodeck
L’actuel président de l’Académie Goncourt donne ainsi sa vision du temps et des évènements en évoquant des thèmes poignants et sensibles comme la xénophobie.
Texte et photo : Jean-Baptiste ROUILLON.
Le Rapport de Brodeck est disponible aux éditions Le livre de poche (416 pages) et en bande dessinée (deux tomes) aux éditions Dargaud. Le roman a été adapté au théâtre dans une pièce mise en scène par Valérie Zipper.