Le Grindadrap, la tradition sanglante des Îles Féroé

Les Îles Féroé, un paysage magnifique baignant dans la baie de Tjørnuvík, qui sous ses airs de petit paradis, cache une tradition de chasse controversée : le Grindadrap (appelé, Grind).

Il y a plus de 400 ans, au cœur de l’océan Atlantique Nord, les conditions météorologiques étaient particulièrement difficiles. En effet, les îles Féroés n’étaient pas adaptées à l’activité agricole et leur isolement par rapport aux autres territoires, rendait le commerce presque impossible. C’est pourquoi les Féroïens ont fait de la chasse aux mammifères marins, une méthode de survie et une tradition, qui perdure encore aujourd’hui.

Ces chasses sanguinaires se déroulent de la même manière, plusieurs fois par an, depuis des siècles. Les chasseurs, sur leurs barques (qui ont été remplacées peu a peu par des bateaux à moteur) encerclent un groupe (appelés « pod ») de globicéphales noirs. Ces animaux sont réputés pour leur extrême sociabilité, ils ne se séparent jamais, même en cas de danger. C’est ce qui fait leur vulnérabilité, et c’est ce sur quoi s’appuient les braconniers pour les attraper. Après avoir été encerclé, le pod est rabattu sur la rive. c’est à ce moment que les mammifères marins sont tués à coup de couteaux et de hachettes dans la moelle épinière, puis dans l’abdomen.

La population locale, y compris des enfants, participent à la mise à mort des cétacés en les rejoignant à l’eau, quand la profondeur est trop mince pour permettre aux animaux d’avoir une chance de s’en sortir. Aucun individu n’est épargné, quel que soit l’âge.

Aujourd’hui, cet archipel est l’un des plus riches de la planète, c’est une plateforme d’exportation au rayon mondial. Cette chasse au globicéphales n’est donc plus nécessaires à la survie des habitants de l’île. En moyenne 800, animaux sont abattus chaque année durant les Grind. La quantité de viande est bien supérieure à ce qui peut être consommé par les Féroïens.

Malgré le fait que les globicéphales noirs soient décris par la convention de Berne (signée par 44 pays ainsi que l’Union Européenne ) comme une espèce protégée, le gouvernement des îles Féroés insiste pour que la tradition soit perpétuée. En effet, cette convention n’a pas été signée par le gouvernement féroïen, rendant le Grind légal.

De nombreuses associations de défenses de l’environnement comme Sea Sheperd et de la cause animale se mobilisent pour faire connaître cette tradition, rallier des gens à leur cause et mettre fin à la barbarie des Grindadrap.

Léone BOUTIN.

Crédits : photos de couverture : Philippe Noth. Autres photos : Erik Christensen et Barney Moss.

Avertissement : cette vidéo contient des images violentes et explicites.

 

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