La religion catholique entre sorcellerie et fanatisme

Aldous Huxley (1894-1963) laisse derrière lui une œuvre satyrique à l’image de son roman philosophique Les Diables de Loudun. L’écrivain britannique y offre une vision rationnelle des thématiques religieuses alimentant la France du XVIIe. Il aborde la question de la sorcellerie, la possession et le fanatisme.

Aldous Huxley reprend l’histoire du curé Grandier et relate également l’affaire de possession démoniaque qui aurait touché le prieuré des Ursulines. Dans son ouvrage, Grandier est accusé d’être à l’origine de cette possession. Charismatique, il enchaine les relations avec les femmes de Loudun. Cette situation provoque le mécontentement de personnes puissantes de l’Église et du village. Huxley livre une description de la vie affective des prêtres, bien plus dense que ce que les institutions catholiques voudraient.

Les incohérences religieuses minent la justice : une rumeur était une preuve

Le récit donne aussi un aperçu du système judiciaire religieux de l’époque, dans lequel une rumeur peut devenir une preuve si l’accusé n’est pas apprécié de ses juges. Il soulève également le problème de la violence d’une société qui recourt à la torture, la « question », pour résoudre des enquêtes biaisées.

Entre roman et essai philosophique

Le roman marche en deux temps, s’entrelaçant dans le récit. Certains chapitres sont dédiés à la narration de l’histoire de Grandier. Mais d’autres sont informatifs, philosophiques. La particularité de l’œuvre d’Huxley est de mêler des récits narratifs à des idées plus globales : une satire servant sa pensée pacifiste, humanitaire. L’écrivain fait le parallèle entre la violence des cultes de la Modernité et celle des totalitarismes de son siècle.
Cette double écriture rend l’ouvrage intéressant. Il peut être bon de lire l’œuvre qui l’a rendu célèbre, Le meilleur des mondes. Anticipation dystopique, ce livre offre la suite de l’histoire de la violence institutionnelle racontée dans Les Diables de Loudun.

Les Diables de Loudun, 1952, d’Aldous Huxley, édition Presses Pocket, 360 pages.

Texte et photo de couverture : Mathis POUPELIN.

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