La mosaïque ethnique en Guyane, un défi et une richesse

La Guyane a été une terre de déportation, d’accueil et d’immigration. La population guyanaise est ainsi une mosaïque ethnique : c’est une grande richesse pour le territoire, et cela pose certaines problématiques.

  • La Guyane a été une terre de déportation, d’accueil et d’immigration

Les premières populations à avoir peuplé la Guyane sont les Amérindiens. La population autochtone compte entre 6 000 et 10 000 individus, soit 5% de la population guyanaise. Ces peuples vivent loin des agglomérations littorales et y sont mal intégrées. La République leur refuse l’appellation de « peuple distinct », préférant parler de « communautés tirant traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt ».

Il y a également des Noirs-marrons. Ils tirent ce nom du marronage, une pratique consistant à fuir les plantations esclavagistes pour se cacher dans la forêt. 10% de la population est noire-marron : elle descend principalement d’esclaves surinamais, ancienne colonie hollandaise.

Les Créoles forment 40% de la population. Le souvenir de l’esclavage est un pilier de leur culture : Ils sont les descendants des esclaves nés en Amérique du Sud. Si les populations noires-marrons vivent le plus souvent dans l’intérieur des terres, sur les bords des fleuves, les Créoles habitent les villes du littoral.

Les Hmongs forment une fraction minoritaire de la population. Originaires du Tibet, ils ont vécu en Chine, au Vietnam et au Laos, mais ont dû quitter la péninsule suite à la guerre d’Indochine. Ayant combattu avec les Français, ils ont subi des représailles après leur défaite. Le Plan Vert, initié par Olivier Stirn dans les années 1970 pour dynamiser l’agriculture guyanaise, leur permit de s’installer en Guyane et de prendre part à son économie. Certains habitent des villages isolés comme Cacao, d’autres vivent sur le littoral.

  • Les groupes ethniques présents en Guyane ont chacun une histoire fondatrice

Enfin, il y a les « métros » : des Français de l’hexagone se rendant en Guyane. Leur passage est souvent éphémère, mais certains s’installent plus longtemps, voire perdent leurs attaches avec la métropole. « Je ne retourne pas en métropole pour les vacances. Y aller, ce n’est pas des vacances. Je préfère rester ici », confie un anthropologue arrivé en Guyane il y a plus de vingt ans .

Cette présentation de la mosaïque ethnique guyanaise est sommaire. Il faudrait encore parler des nombreux migrants qui, à l’image des Syriens, sont venus en Guyane pour fuir les atrocités commises dans leur pays. Elle permet néanmoins de comprendre une partie des problématiques qui seront évoquées dans cette rubrique.

Texte et photos : Mathis POUPELIN.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *