Le 27 septembre 1918, Louise de Bettignies s’éteignait dans son lit, sans aucun proche à ses côtés. L’espionne souffrait depuis deux ans de maladies multiples dues à ses mauvaises conditions d’emprisonnement. Herr Durr, directeur de l’établissement pénitencier, n’a autorisé le transfert de la cheffe du réseau Ramble à l’hôpital de Cologne (Allemagne) que deux mois avant la mort. Elle est enterrée un mois avant la fin de la guerre. Les seules personnes qui l’accompagneront pour la sépulture seront quatre religieux, une surveillante et son bourreau.
En 1915, le contre-espionnage allemand se fait très efficace et la charge de travail attribué au réseau Ramble se fait de plus en plus lourde. Cette situation pousse ses membres à être plus imprudents.
C’est dans ce contexte, peu après la capture de sa fidèle comparse, Léonie Vanhoutte, que Louise Bettignies se fait capturer le 20 octobre 1915, à Bruxelles. Contrôlée à la gare de la capitale belge, elle avale le message, mais, manque de chance, elle est repérée par un soldat et se fait arrêter. Elle se prend même un violent coup de cross à la tête car elle refuse de prendre le vomitif pour ne pas recracher le message.
Après plusieurs mois d’interrogatoire par le commissaire Goldschmidt, Léonie Vanhoutte et Louise Bettignies sont emmenées devant un juge.
Les deux femmes seront condamnées à mort à l’issue du procès. Lorsque la sentence tombe, Louise ne montre aucun regret. La peine sera finalement commuée en travaux forcés à perpétuité.
Même en prison, la Jeanne d’Arc du Nord résiste et mène une mutinerie. Cette action va la conduire dans une cellule miteuse. Elle s’affaiblira sans que les gardiens n’interviennent. Atteinte d’une double pneumonie, elle décède le 27 septembre 1918, après avoir été transportée à l’hôpital de Cologne deux mois plus tôt.
D’abord enterrée dans la discrétion, sa tombe sera redécouverte en 1920. Louise de Bettignies sera ré-enterrée à Lille, sa ville natale.
Lysa DELESTRE.