Les débuts de l’espionne Louise de Bettignies (1/2)

Le 16 mars 1916, une femme au regard dur et fier est emmenée devant le juge allemand Goldschmidt. Louise de Bettignies, chef du réseau d’espionnage le plus efficace du conflit, attend son jugement. L’affaire est rapidement expédiée malgré le fait que son travail soit comparé à celui d’un corps d’armée entier. Mais qui est donc cette femme de l’ombre qui a sauvé des milliers de soldats pendant la guerre des tranchées ?

Vitav vous raconte l’espionnage pendant la Première Guerre Mondiale à travers le parcours de Louise de Bettignies, aussi surnommée la Jeanne d’Arc du Nord

Louise de Bettignies naît le 15 juillet 1880 à côté de Lille, dans le Nord de la France. Issue d’une famille modeste, elle arrive cependant à faire de bonnes études auprès des Sœurs et ira même étudier à Oxford (Angleterre). A 26 ans, elle parle parfaitement l’Anglais, l’Italien, l’Allemand et réussit à s’exprimer en Russe, Espagnol et Tchèque.

Avant le début de la Grande Guerre, elle commence à travailler en tant que préceptrice* pour des familles d’aristocrates en Italie, Autriche-Hongrie, puis en Allemagne chez la princesse Elvira de Bavière. Elle croisera là-bas le chef militaire Rupprecht de Bavière avant de retourner dans sa ville natale en 1914.

Au début de la guerre, alors que Lille croule sous les bombardements, Louise de Bettignies devient infirmière avec sa sœur. La ville est rapidement occupée

Alors que l’évêque de Lille lui demande d’emmener des courriers pour la France libre, la jeune femme sera arrêtée à Péronne (Somme). Mais elle reconnaîtra Rupprecht de Bavière parmi les officiers. Celui-ci finira par lui donner un laisser-passer qui lui permettra de voyager librement. Louise ira finalement à Folkestone, en Angleterre, où elle impressionne les services secrets qui finiront par la recruter.

En 1915, avec l’aide de Léonie Vanhoutte, elle construit en deux semaines et sur 40 kilomètres de front, le réseau d’espionnage Ramble qui se révélera rapidement être le plus efficace de la guerre.

La Jeanne d’Arc du Nord innove dans les techniques d’espionnages

Et pour faire circuler les informations en toute discrétion, elle centralise tout et va elle-même les transmettre aux Pays-Bas, ou directement, à Folkestone. Papier de cigarette, corset, guidon de vélo, tous les moyens sont bons pour dissimuler les messages.

A suivre…

Lysa DELESTRE.
Photo de couverture non datée, AFP.

*Personne chargée de l’éducation, de l’instruction d’un enfant (de famille noble, riche…) à domicile.

 

 

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