Gustave Flaubert en auteur comique ?

De Flaubert, on retient surtout L’Education sentimentale et bien sûr Madame Bovary, considéré comme l’une des plus grandes œuvres de la littérature française. Moins nombreux sont ceux qui ont lu Bouvard et Pécuchet (1881), son roman inachevé qui adopte un ton tout à fait différent de ses deux romans les plus cités.

Bouvard et Pécuchet sont deux compagnons passionnés d’érudition, qui s’intéressent à tous les domaines de la science et des arts, s’essaient à tout et ne réussissent jamais à rien. C’est un duo comique qui permet à Flaubert de s’essayer à la satire, qui, quoi qu’elle puisse apparaître dans certains détails de Madame Bovary, demeurait alors très secondaire jusqu’ici.

Dans Bouvard et Pécuchet, le réalisme (dont Flaubert faisait chaque fois preuve mais dont il se défendait d’appartenir) sert le ridicule par excès d’érudition, étalement de culture où se perdent nos deux acolytes ; quoiqu’insatiables de connaissance, leur manque d’esprit critique et leur tournure d’esprit très littérale les empêchent d’accéder au savoir et à l’art auxquels ils aspirent. Parfaits sachants, mais piètres savants, Bouvard et Pécuchet débitent leurs connaissances sans parvenir à en faire un usage réel, ou même simplement élégant.

Malgré cela, Flaubert parvient à construire deux personnages attachants qui, dans leur sottise, font tout de même preuve d’humanité (parfois maladroite).

De plus, certains dialogues, notamment celui que les deux amis entretiennent avec un prêtre, appellent à la philosophie, au rejet du dogme, qu’il fût religieux ou scientifique, toujours par la dérision.

Finalement, Bouvard et Pécuchet, c’est un roman d’initiation à la pensée, où se mêlent le rire et la beauté d’un des plus grands style de notre littérature.

Texte et illustration : Charlie PLES.

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