Sorti seulement pour deux jours dans les salles obscures françaises en décembre 2023, le nouveau long-métrage de la franchise Godzilla (qu’on ne présente plus), signé Takashi Yamazaki, réalisateur japonais, est enfin reprogrammé dans les cinémas. Ce film-événement, généralement proposé en 4DX*, est un étonnant objet de cinéma, autrement plus pertinent et profond que l’écrasante majorité des blockbusters – notamment hollywoodiens – actuels.
1947, dans un contexte de sortie de Seconde Guerre mondiale, Godzilla, un monstre créé par des résidus radioactifs d’essais nucléaires américains, sème le chaos au Japon. L’histoire est fidèle au récit originel, mais se démarque d’abord par sa capacité honorable à s’orienter sur ses personnages, plus que sur la technicité du monstre en lui-même.
Si le film prend autant, c’est par son fin emprunt au romanesque et au tragique, sans trop de surcharge, couplé à une géniale représentation du fourmillement paniqué d’une population en proie à la catastrophe. La frayeur est retranscrite avec grand soin, efforts de mise en scène et des univers sonore et visuel très fournis.
Le dispositif pèche parfois par son réalisme vacillant ou ses traductions de dialogues discutables, mais son empreinte demeure particulièrement unique et intense, même dans les scènes plus posées et calmes. Godzilla Minus One est définitivement un drame social et filial qui n’exclut pas les sentiments et dont on ressort véritablement secoué·e. Et cela donne très envie de suivre de près le studio nippon.
Pour ce qui est de la 4DX, grande nouveauté du cinéma Pathé du Mans, la proposition est vraiment convaincante. Même si elle perturbe au départ, on s’en habitue peu à peu et celle-ci ajoute à une œuvre pareille une dimension supplémentaire particulièrement intéressante !
Texte : Djamel FERMIGIER-DUMORTIER.
« Godzilla Minus One », en salles le 17 janvier. Durée : 2h05.
*séances spéciales avec immersion sonore et visuelle sur des sièges spéciaux.