Été 85 : le nouveau film d’Ozon brille d’une lumière noire

Inspiré du roman La danse du coucou d’Aidan Chambers, le dix-neuvième long-métrage de François Ozon convainc par sa grâce et sa noirceur.

À Tréport, deux garçons de 16 et 18 ans, Alex et David, s’aiment le temps d’un été, au milieu des années 80. Mais dès le début, le spectateur sait que cette parenthèse enchantée ne durera pas et que l’issue sera tragique. Le film navigue alors entre codes du « teen movie » et une trame plus policière qui vient se greffer à la romance. Pourquoi Alex nourrit-il une telle fascination pour la mort ? Qu’est-il arrivé à David ?

La plus belle réussite d’Eté 85 réside dans la manière dont François Ozon parvient à saisir la naissance du désir adolescent, dans sa beauté et son insouciance, juste avant les ravages du SIDA. La trame narrative du film ne se caractérise pas par sa grande originalité, mais il serait malhonnête de le ramener à un simple « remake » de Call me by your name. L’esthétique solaire ne doit pas éclipser la présence de personnages malsains, à l’image de la mère de David, et le mystère tragique qui plane comme une ombre tout au long de l’histoire.

Malgré une construction en flash-back peu inspirée, on se laisse totalement emporter par le romantisme assumé d’un long-métrage parfois émaillé de scènes tendres et burlesques (l’irrésistible personnage de l’anglaise Kate).

Ismaël EL BOU – COTTEREAU.

En salles depuis le 14 juillet 2020. Durée : 1h40.

 

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