C’est dans un long-métrage à la fois poétique et engagé, adapté du livre de Harper Lee Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, que le réalisateur Robert Mulligan nous fait voyager dans le temps, l’espace et l’émotion. Le cinéaste soulève également des thèmes importants.
Du silence et des ombres raconte l’histoire d’Atticus Finch, un avocat du Sud des États-Unis élevant seul ses deux enfants depuis la mort de leur mère. Tous trois partagent une vie paisible et agréable où l’amour et le respect président. Mais le procès d’un homme noir accusé de viol va venir bousculer leur quotidien. Atticus Finch va en effet se voir attribuer la charge de défendre l’homme en question en prenant partie de le faire selon ses valeurs, et ce, malgré les dangers qui le guettent.
Dans un premier temps, le film se concentre sur les deux enfants. Ce choix narratif permet au spectateur de prendre la place des personnages et de renforcer l’aspect émotionnel du récit, tout en soulignant leur innocence. La deuxième partie se penche sur le procès et le quotidien d’avocat d’Atticus Finch, en montrant la sombre réalité contrastant avec la vision enfantine. La mise en scène retranscrit de manière frappante les enjeux de ce drame, notamment à travers les décors et la lumière qui installent une atmosphère oppressante.
L’acteur Gregory Peck interprète à merveille cet avocat de l’Alabama. Il montre la complexité de ce dernier face à des normes américaines qu’il ne soutient pas, ainsi que son désir de transmettre à ses enfants une vision bienveillante de la société dont ils seront les pionniers. Ces enfants transmettent des émotions fortes en mettant en avant la compassion et la sensibilité dont chacun peut faire preuve.
Ce film profond nous invite à réfléchir sur des thèmes universels. Il soulève des questions fondamentales dont certaines sont toujours d’actualité. Du silence et des ombres est également porteur d’un message d’espoir que l’on place en autrui. »
Ysé HAMEREL.
Du silence et des ombres de Robert Mulligan, 1962. Durée : 2h09.