À la fin de sa carrière, Théophile Gautier publie Le Capitaine Fracasse. Dans ce roman d’aventure, l’auteur délivre une belle déclaration d’amour au théâtre.
Le Capitaine Fracasse est un roman de cape et d’épée. Cette aventure exaltante met en scène une troupe de théâtre et d’un noble qui souhaite retrouver son honneur perdu. Ce noble, le baron de Sigognac, tombe éperdument amoureux de la jeune ingénue d’une troupe : Isabelle. Cet évènement le poussera à suivre les comédiens, malgré les conventions sociales de l’époque.
Lorsqu’il décide de mettre son idée en mot, toute sa jeunesse, sa ferveur passée remonte. Il loue la figure du héros par le personnage de Sigognac, un jeune homme bien que désargenté, courageux, fort et dévoué à son amour et à ses valeurs. Face à lui, le Duc de Vallombreuse, antinomie totale de Sigognac : il est riche, imbue de lui-même et séducteur. Dans ces oppositions qui semblent manichéennes, Théophile Gautier joue avec la précision et la longueur de ses description pour dépeindre l’humain, ses actions et les décors d’une façon presque picturale.
« Je succède à Matamore et prends pour nom de guerre : le Capitaine Fracasse ! »
Par la force des évènements, Sigognac va défier tous préjugés sociaux et décide de jouer du théâtre sous le nom de Capitaine Fracasse. Gautier utilise ce protagoniste pour démontrer toute la puissance théâtrale, qu’elle soit sur scène ou au-delà. Prendre ce rôle va le rapprocher d’Isabelle, lui permettre de la défendre de Vallombreuse et comprendre ses autres camarades. C’est par la scène que le personnage s’épanouit totalement et se rapproche de son but. Cette passion mêlée aux descriptions fait apparaître de superbes scènes littéraires.
Le roman offre une véritable déclaration d’amour au monde du théâtre et à ses archétypes qui ne servent que la beauté littéraire. Dans sa préface, Gautier indique qu’il n’y a aucune leçon morale à tirer de ce livre. En effet, l’auteur n’essaye pas de prouver sa valeur.
Théo LEGRAND.
Capitaine fracasse, Théophile Gautier, 1863 (544 pages).
Image de couverture : peinture anonyme du XVIIè siècle : Les masques italiens de la Commedia dell’Arte : Le capitaine Spezzamonti et Bagattino.