Après une pause bien méritée, Damso revient sous le feux de projecteurs avec un dernier projet intitulé « J’ai menti ». Dans ce nouvel opus, le rappeur belge propose une nouvelle facette de son art en poursuivant son évolution artistique.
Cet album révèle une émancipation progressive du rap « hardcore ». Dans « La rue est morte », Damso aborde cette évolution en affirmant qu’il prend plaisir à explorer des styles variés, reflétant son parcours personnel et social. Le titre témoigne d’un changement : « Légende en bas des blocs, mes souvenirs de l’époque / Maintenant, j’ai des sous, maintenant, j’ai des sous ».
Une palette très variée
Le projet présente des genres musicaux et des sonorités très hétéroclites. Avec « J’ai Menti », Damso s’essaye par exemple au shatta (sous genre du dancehall). Ces choix renforcent l’idée que ce projet est une étape transitoire avant Beyah, annoncé pour mai 2025 comme son ultime album. Depuis 2020, Damso s’impose comme un artiste multigenres, un positionnement qui divise : si sa fanbase salue sa diversité, certains sont nostalgiques de ses débuts et regrettent une perte d’identité musicale.
Des collaborations appréciées
Les collaborations sur cet opus s’enracinent dans des relations authentiques et humaines. Le rappeur a ainsi pu compter sur la chanteuse Angèle (à qui Damso a d’ailleurs offert ses premières scènes), sur son frère Michkavie, qui l’a initié à la musique, et Kalash Criminel, ami de longue date de l’artiste belge. Le titre « Alpha », considéré par beaucoup comme le « Hit » de l’album, est d’ailleurs en association avec ce dernier. Il faut croire que le duo Kalash-Damso séduit le public puisque leurs cinq collaborations cumulent près de 250 millions d’écoutes.
Un des rappeurs les plus influents de sa génération
Sur le plan marketing, l’auteur de « Macarena » a opté pour des sessions d’écoute gratuites en avant-première, offrant à ses fans une expérience immersive et qualitative. Cette stratégie a permis aux auditeurs de se forger leur propre opinion, loin des critiques externes, et renforce l’authenticité de son message artistique.
Avec « J’ai menti », Damso confirme sa place de tête d’affiche de la scène hip-hop francophone tout en affirmant sa volonté de se diversifier. Cet album témoigne d’une maturité artistique et personnelle, ainsi que d’une volonté de se réinventer, annonçant une nouvelle ère pour l’un des rappeurs les plus influents de sa génération. « BĒYĀH » sera t-il son dernier album ou le public aura t-il le droit à un « J’ai menti 2.0 » ?
Texte et Photos : Tim D’ALMEIDA.