Dalila, une vie à soigner et aider les personnes âgées #1

Depuis plus de 40 ans, Dalila Grine exerce son métier d’aide-soignante auprès des personnes âgées. Retour sur une carrière animée par le goût des autres.

« Ce n’est pas facile mais oui, si c’était à refaire, je n’hésiterais pas une seconde. Les personnes âgées m’ont tellement apportées ». À 62 ans, Dalila Grine est l’une des 155 000 aides soignantes qui assistent nos parents et grands-parents en perte d’autonomie dans leurs activités de la vie quotidienne, à travers des tâches comme le lever, la toilette, l’habillage ou le coucher. « Nous effectuons notre travail avec empathie », précise-t-elle avant d’ajouter : « on a d’abord des personnes devant nous, avec une histoire, des souvenirs, des joies, des peines auxquelles on ne peut être insensible. »

« J’ai toujours voulu aider les autres »

Faire quelque chose pour les autres : c’était justement ce que Dalila voulait faire lorsqu’elle était jeune. « J’habitais à Paris. Ma maman était infirmière et m’a transmis la fibre sociale. J’ai toujours voulu aider les autres et combattre l’injustice. »

Titulaire du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), la jeune parisienne travaille l’été au sein de maisons de quartiers, de colonies de vacances et de centres aérés rattachés au IIe arrondissement de la capitale.

« Nous sommes confrontés à la fin de vie, la souffrance, les troubles cognitifs et la mort »

Bac S en poche à 18 ans, elle pousse les portes d’une école d’aides-soignantes avant de décrocher son diplôme 8 mois plus tard. « J’ai rapidement travaillé en tant que remplaçante dans un Ehpad, à Paris, dans le 13e arrondissement. »

« Voir les personnes âgées mourir et souffrir, c’est éprouvant »

Dalila fait ses armes dans un service de gériatrie. « C’était une première expérience éprouvante », confie t-elle. « Nous sommes confrontés à la fin de vie, la souffrance, les troubles cognitifs et la mort ». De quoi briser la volonté des jeunes diplômés. « Pas moi. Je me suis sentie rapidement utile envers les personnes qui avaient besoin d’affection et de patience ». À 19 ans, elle vit son premier décès : « Un choc ! Je pensais que la patiente dormait alors je l’ai prise dans mes bras ». Quand elle comprend, Dalila panique. « Je suis partie en criant. » Mais la jeune femme ne lâche pas : « Je suis revenue et j’ai assisté à ma première toilette mortuaire, un moment riche en émotions. » Quinze jours plus tard, c’est elle qui l’effectue sur une autre patiente.

Pendant 17 ans, Dalila travaille dans un EHPAD à Saint Fargeau-Ponthierry, en Île de France : « J’ai décidé d’arrêter lorsque j’ai eu 41 ans. Voir les personnes âgées mourir et souffrir, c’est éprouvant. Il fallait que je passe à autre chose pour mon équilibre. » La suite de son histoire s’écrira dans la Sarthe…

Texte et photos : Calypso BARREAU. 

Retrouvez la seconde partie du témoignage de Dalila ici.

 

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