Sophocle a écrit avec « Œdipe-Roi », au Vème siècle avant notre ère, une version magistrale d’un mythe que d’innombrables artistes se sont réappropriés au cours de l’histoire.
Sophocle écrit à l’époque où les pièces de théâtre étaient représentées en triptyque : Œdipe-Roi est la troisième et dernière pièce de l’histoire d’Œdipe, son dénouement final. Né maudit sous la prédiction du parricide et de l’inceste, Œdipe est abandonné par ses parents et laissé pour mort dans le désert. Recueilli par un berger, il grandit persuadé d’être le fils de Polybe. Après avoir consulté l’oracle de Delphes, il apprend qu’il est destiné à tuer son père et à coucher avec sa mère ; il décide donc de fuir ses parents. En chemin pour nulle part, Œdipe croise un convoi qui l’attaque ; il tue le chef des brigands. Plus tard, il parvient à Thèbes d’où il chasse le Sphinx, devenant roi de la cité.
La pièce débute donc sur un fléau qui ravage Thèbes : on apprend que le meurtrier de Laios, l’ancien roi, est responsable de la colère des dieux. Œdipe se jure de punir le coupable et de secourir Thèbes. Là est toute l’ironie tragique : seul le spectateur sait que celui contre qui Œdipe entre en lutte n’est autre que lui-même. En effet, le brigand tué sur la route n’était autre que le roi Laios, son père, de la femme duquel il a partagé la couche une fois devenu roi de Thèbes. Le tragique s’accentue à mesure qu’Œdipe découvre la vérité qui l’obligera à se crever les yeux pour ne plus voir ses crimes que lui montre le monde entier.
Mythe fameux illustrant la peur de soi-même et de ce qu’on en ignore
Tout l’intérêt de la pièce réside dans la tension sans cesse grandissante au fil de l’enquête du personnage. Mythe fameux illustrant la peur de soi-même et de ce qu’on en ignore, Œdipe est devenu une source d’inspiration pour de nombreux artistes (cf article précédent sur Kafka sur le rivage de Murakami.).
Texte et illustration : Charlie PLÈS.