Comment expliquer la Littérature à 9 vaches ?

Oui, vous avez bien lu. Il faut dire que lorsqu’on se retrouve face à un troupeau bovin, faire la discussion est primordial et bizarrement naturel. Et quoi de plus spontané que de parler lecture et grands auteurs ? C’est une question intéressante, mais ne nous égarons pas : voici le mode d’emploi.

Le lieu : trouvez-vous un champ. Étrangement, il y a plus de vaches dans ces derniers qu’en ville, sombre dispersion. Une fois vos bêtes trouvées, mettez-vous en hauteur. Tout bon orateur doit savoir s’élever devant son auditoire, même si ce dernier est poilu et à queue. Ce qui ne change pas grand-chose à vrai dire… Bref ! Un tronc large, haut et scié fera l’affaire.

Captiver l’attention : qui aurait pu deviner que ces animaux étaient très à l’écoute ?

« J’ai senti en elles une oreille attentive et bienveillante »

C’est un fait. Un groupe de 9 vaches est plus concentré qu’un troupeau de 30 élèves.  Cependant, parler est une chose, mais il faut aussi illustrer ses propos. Pour joindre le geste à la parole, optez pour un livre aux couleurs toniques que vous agiterez devant leurs yeux ébahis. Le beau bleu d’Ensemble, c’est tout de Gavalda fera l’affaire.

Si vous n’avez pas de chance et que votre groupe est dissipé, au pire, on vous léchera les pieds. Au mieux, on vous rendra neuf dissertations de douze pages sur « Comment Wilde a-t-il scindé ses différentes représentations de lui-même en trois personnages dans son unique roman éponyme ? » avec un morceau de Tomme.

Pour les moins doués, au cas où votre prestation ne séduit vraiment personne, ne leur forcez pas le pis. Vous auriez beau vider vos bovidés qu’ils n’écouteraient pas davantage. Et puis, qui parle à des vaches dans un champ en Décembre ? Il faudrait être ivre ou fêlé.

En tout cas, bonne chance et ne sous-estimez pas nos chères vaches. Pour l’heure, j’attends patiemment l’arrivée de l’une d’entre elles à l’Académie Française. Pardon, c’est vrai qu’il y a eu Marguerite. Puis, qui sait ? Vous avez peut-être devant vous le prochain Charles Baudelait, ou encore, Albert Cameuh ! Bon courage.

Texte et photos : Louis BONON.

 

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