Cléopâtre : La reine sans visage, l’esquisse d’un mythe

Quand on entend Égypte, on pense Cléopâtre. L’une et l’autre sont liées à jamais. On imagine cette reine dans ses palais d’Alexandrie. Mais quel visage nous lui donnons ? Celui de Liz Taylor, hollywoodien, ou celui de Monica Bellucci, fatale. Le biographe Frédéric Martinez revient dans un livre biographique et romanesque sur cette reine connue de tous, mais dont on ne sait rien.

Cléopâtre, mythe antique

Il n’est pas évident de traiter de sujet antique, les sources contemporaines sont peu fiables. Pouvons-nous vraiment nous en remettre à Virgile qui dit toute sa haine pour cette reine entre deux chants à la gloire d’Auguste ? Les historiens et poètes antiques sont partiaux, les mythes et l’histoire ne font qu’un à leurs yeux, il est difficile de trier le vrai du faux. Cette biographie retrace la vie d’une souveraine mystifiée pendant et après son existence. Bien plus qu’une femme, elle est présentée comme une reine-déesse. Frédéric Martinez accepte que l’on ne sache jamais vraiment qui était Cléopâtre. Le biographe propose un récit mythique et romanesque comme avait pu le faire Marguerite Yourcenard avec les mémoires d’Hadrien.

Cléopâtre, femme puissante

Cet ouvrage s’inscrit dans un contexte de réhabilitation de Cléopâtre, une reine souvent limitée à son rôle d’amante de César et Marc-Antoine et sa boulimie des hommes. Elle était surtout une femme de pouvoir. Ce livre souligne d’ailleurs qu’elle a été une cheffe d’état, une stratège prête à tout pour son Égypte. Elle semble plus puissante que ses illustres amants. La balance se rééquilibre.

Enzo HUBERT.

Cléopâtre : La reine sans visage, Frédéric Martinez (2020), édition Passés Composés, 396 pages.

Egalement disponible série de podcast sur Cléopâtre sur France Inter.

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