Quatre ans après l’adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Fences par Denzel Washington, celui-ci signe une nouvelle collaboration avec Viola Davis en produisant Le Blues de Ma Rainey. Le regretté Chadwick Boseman, disparu le 28 août 2020, crève l’écran dans ce huitième long-métrage de George C. Wolfe. Le récit dépeint subtilement les problèmes de ségrégations raciales dans l’Amérique des années 20.
Débats vifs sur le renouveau du blues sur fond de tensions raciales aux États-Unis
Chicago, 1927. Le jeune trompettiste ambitieux Levee (Chadwick Boseman) se rend au studio pour enregistrer le nouvel album de la « mère du blues », Ma Rainey (Viola Davis), une femme impériale. Tandis que Levee cherche désespérément à convaincre de l’envie naissante du public à entendre une musique plus dansante, différente de celle de Ma, la chanteuse ordonne que son neveu bègue assure l’introduction du disque. Les tensions se font sentir : les producteurs blancs négocient avec Ma. La diva est réticente à leur accorder quoi que ce soit face à leur manque de respect dû à sa couleur de peau. Levee, impuissant, malgré la conviction qu’il deviendra célèbre, débat vivement avec les autres musiciens plus vieux et fatigués, tout en faisant de l’œil à la jeune Dussie Mae (Taylour Page), l’amante de Ma.
Adaptation vivante de la pièce de théâtre d’August Wilson, inspirée de faits réels
Si l’intrigue de ce drame musical se déroule en grande partie à huis clos, dans le studio d’enregistrement, les mouvements de la caméra et les performances très corporelles de Chadwick Boseman et Viola Davis font oublier cet aspect du film. Tandis que les répliques fusent durant les 90 minutes, la bande originale rythme ces dialogues et accompagne très justement les monologues. Tous ces éléments donnent au dénouement tragique un aspect encore plus vertigineux.
Lucas KLEMENT.
Le Blues de Ma Rainey est disponible sur la plateforme Netflix depuis le 18 décembre 2020. Durée : 1h34.